• Relever le taux d'employabilité du secteur qui demeure limité et booster les investissements • Assurer la promotion de l'industrie culturelle au plan de la création, de la production et de la distribution Au cours de la séance plénière organisée hier par le Conseil économique et social, un débat a été consacré au thème : "Les opportunités d'investissement dans les industries culturelles". Présidé par M. Sadok Chaâbane, président du Conseil. Ce débat s'insère dans une série de rencontres organisées par le Conseil mettant en lumière les aspects importants de l'économie nouvelle. M. Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, a pris part à ce débat riche et constructif. Plusieurs intervenants parmi les membres du Conseil ont salué la stratégie ambitieuse du gouvernement visant à hisser la culture dans notre pays à des paliers supérieurs et à en faire un secteur générateur d'emplois et de nouvelles richesses. D'autres se sont félicités de l'importance dévolue à ce secteur au niveau du programme présidentiel et du plan mobile Par ailleurs, une intervenante a tenu à mettre en exergue l'enjeu de la culture, soulignant que le rayonnement culturel est tributaire de l'existence d'une industrie culturelle prospère, qui soit compétitive et apte à s'imposer en dehors des frontières nationales. A ce propos, elle a relevé l'absence du produit culturel tunisien sur la scène internationale malgré les fonds mobilisés et les subventions accordées au profit de la promotion de la culture nationale à l'étranger. «On dépense mais on ne vend pas», a-t-elle souligné, ajoutant qu'à l'ère du marketing, l'industrie culturelle doit être apte à mieux vendre ses produits et à les valoriser. Elle a, en outre, regretté l'état actuel du cinéma tunisien considérant que ce dernier «n'est pas assez représentatif de notre pays. Il ne reflète pas notre civilisation, notre histoire, l'authenticité et l'esprit novateur qui distinguent notre culture». Elle a dans ce cadre appelé à explorer les voies et moyens susceptibles d'assurer la promotion de ce secteur, au plan de la création, de la production et de la distribution. D'autre part, elle a préconisé le renforcement du suivi de l'emploi fait des fonds récoltés au profit du secteur. Un autre membre du Conseil a souligné l'importance de miser sur une production culturelle de qualité tout en œuvrant à mettre en place une industrie culturelle évoluée répondant aux standards internationaux. Il a ainsi recommandé de développer des caractéristiques culturelles plus évoluées, dans la forme comme dans le contenu, et ce, en vue de «réconcilier le Tunisien avec le produit culturel qui lui est actuellement proposé». Renforcer le dialogue Il faut créer de nouvelles structures à même de suivre l'évolution du secteur et d'y promouvoir l'esprit d'initiative au même titre que les autres secteurs, a relevé un autre intervenant. Il a, par ailleurs, exprimé son souhait de voir l'étude scientifique approfondie sur le secteur devenir une véritable feuille de route pour ce dernier tout en établissant une stratégie claire et précise. Un autre membre du Conseil a indiqué que la culture en Tunisie n'est plus seulement le miroir de la société, mais un domaine de production, d'industrie des contenus et une voie pour renforcer l'identité et élargir les champs de participation et de création. Il a, par ailleurs, relevé la nécessité de relever le taux d'employabilité du secteur, qui demeure limité, au rang des standards internationaux. Pour cela, il faut redonner à ce secteur ses lettres de noblesse, renforcer le dialogue avec les syndicats concernés et consolider le rôle des médias dans la promotion et la valorisation du produit culturel tunisien. L'atténuation de la concentration de la richesse culturelle au niveau de la capitale a été recommandée par un autre membre ayant appelé à promouvoir le patrimoine culturel des régions, et ce, dans une stratégie nationale de développement régional. Booster les investissements dans les industries culturelles serait, d'après l'intervenant, tributaire d'une «déconcentration culturelle» à même de faciliter l'accès des régions à cette dynamique nationale. Cela permettra de dynamiser les contributions des régions et de leurs créateurs dans le but de générer des idées, des approches et des concepts susceptibles d'impulser le processus de développement de l'industrie culturelle.