«Toute tentative d'enlisement politique de l'institution signifie un soutien indirect au terrorisme», prévient le Seagu, au cours d'un séminaire tenu hier à La Soukra La vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante, Meherzia Laâbidi, a assuré «être prête à répondre favorablement à toute convocation du tribunal à la suite de la plainte déposée par le Syndicat national des forces de sécurité tunisienne». S'exprimant hier lors d'une intervention au cours d'un séminaire sur « les syndicats sécuritaires et les tiraillements politiques», organisé par le Syndicat des employés de l'administration générale des unités d'intervention (Seagu), la vice-présidente de l'ANC a rappelé avoir «publié des excuses au corps de la police». Rappelons que Meherzia Laâbidi a traité de « poulets », la police nationale. Rempart, encore et toujours Lassâd Kchaou, le secrétaire général du Seagu, a par ailleurs condamné d'un ton ferme le terrorisme, rappelant que «la Tunisie restera une terre de paix, qu'on le veuille ou non, grâce à son peuple caractérisé par la modération». «Le terrorisme a pu trouver un terreau en raison des tiraillements politiques, et l'institution sécuritaire reste néanmoins un rempart. Toute tentative d'enlisement politique de l'institution signifie un soutien indirect au terrorisme», a-t-il prévenu. Le Seagu a appelé, par la voie de son secrétaire général, à «serrer les rangs des syndicats sécuritaires pour qu'ils puissent se concentrer sur les préoccupations du corps sécuritaire et sur la satisfaction de leurs demandes professionnelles et sociales». Le Seagu a demandé à la classe politique de « s'unir et de réduire les divergences partisanes, surtout quand il s'agit du dossier terroriste». Syndicalistes et réformistes De son côté, le professeur Haykel Mahfoudh, expert international dans la réforme sécuritaire, explique que les syndicats « doivent transcender les missions classiques de défense des intérêts des agents de sécurité pour devenir une force de proposition ayant pour objet l'amélioration de la qualité du service sécuritaire ». «Les syndicats sont accusés d'handicaper toute réforme du système sécuritaire. Or, les syndicats sont, en principe, les figures de proue du changement. Le policier est un citoyen en uniforme», a-t-il conclu. Haykel Mahfoudh et le juge administratif Ahmed Soueb sont cependant d'accord sur le fait que le droit syndical pour la police ne doit pas occulter le fait que le droit à la grève doit garantir la non entrave au service public. Selon eux, toutes les expériences, à travers le monde, ont montré que la « grève n'est pas possible dans ce corps très sensible, en dépit du droit syndical».