Les participants à la 1ère conférence nationale sur le thème «La réforme sécuritaire et la mise en place des attributs de la sécurité républicaine: défis, principes et objectifs» ont demandé la constitutionnalisation de la sécurité républicaine, la réforme de l'arsenal législatif sécuritaire et la garantie de la neutralité de l'institution. Cette conférence s'est tenue hier à l'initiative de l'Union nationale des syndicats des forces de sécurité tunisienne, avec le concours de la chaîne de télévision «Al-Hiwar Attounsi», et avec la participation de députés de la Constituante et d'un certain nombre de juristes et de représentants de diverses composantes de la société civile. Les participants ont appelé à procéder au plus vite à une réforme radicale et intégrale du système sécuritaire, estimant que «le processus de réforme en cours pèche par trop d'indécision et de précipitation, sans compter qu'il n'obéit pas à une méthodologie rigoureuse et qu'il reste empêtré dans les tiraillements politiques». Le porte-parole de l'union, Imed Belhaj Khlifa, a indiqué dans une déclaration à l'agence TAP que les politiques, juristes et représentants de la société civile ont été associés à cette conférence pour accroître leur apport à la réforme du système sécuritaire et favoriser la mise en place des attributs de la sécurité républicaine neutre, à travers la révision des législations et l'identification de dispositifs législatifs en harmonie avec les traités internationaux, de manière, a-t-il dit, à garantir une relation de respect mutuel et d'interaction positive entre le citoyen et l'agent de l'ordre, dans le respect des droits de l'Homme. Pour la première vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante, Meherzia Laâbidi, «la volonté de constitutionnaliser la sécurité républicaine ne fait pas de doute», estimant toutefois que la réforme «doit s'accompagner d'un changement des mentalités et des comportements, et non pas uniquement des législations, et répondre aux attentes aussi bien de l'agent de l'ordre que du citoyen». De son côté, le chef du département politique du parti Al-Joumhouri, Ahmed Néjib Chebbi, a indiqué que sa présence à cette conférence se veut «l'expression de sa solidarité avec les syndicats de la profession au vu du travail considérable qu'ils accomplissent pour la réforme de l'appareil sécuritaire et sceller sa réconciliation avec le citoyen». La secrétaire générale d'Al-Joumhouri, Maya Jeribi, a fait part de «la fierté des Tunisiens de leur institution sécuritaire, et de leur fidélité à la mémoire des martyrs parmi les membres des forces de sécurité». Elle a aussi souligné que l'impératif de mettre en place les attributs d'une sécurité républicaine et neutre fait consensus entre l'ensemble des partis politiques. Pour sa part, le représentant du ministre de l'Intérieur, Riadh Beltaïef, avait assuré dans une allocution d'ouverture des travaux que les efforts destinés à réformer le système sécuritaire allaient se renforcer, annonçant le lancement imminent d'un programme de formation censé replacer l'action syndicale dans son contexte général et appuyer l'effort de réforme, à travers la mise à profit d'expériences comparées. De son côté, le secrétaire général de l'Union nationale des syndicats des forces de sécurité tunisienne, Montassar Materi, a fait part de l'opposition des membres du personnel sécuritaire à ce que l'ancien système de l'arbitraire puisse se reproduire, et à toute instrumentalisation sécuritaire. Il a, en outre, affirmé leur attachement à la neutralité de l'appareil sécuritaire et à ce que les droits du personnel soient pleinement garantis. Materi a, en outre, reproché à la classe politique ses hésitations face à l'impératif de réforme du système «malgré, a-t-il dit, l'ampleur des problèmes psychologiques, sociaux et matériels endurés par l'agent de l'ordre, sans compter les accusations portées contre l'institution de servir des agendas partisans, voire extérieurs». Il a plaidé pour une promulgation rapide des lois appropriées et pour la constitutionnalisation de la sécurité républicaine. Le programme de la conférence, qui devait se poursuivre toute la journée, comporte l'examen du volet législatif de la réforme de l'appareil sécuritaire et de la méthodologie de réforme, outre la présentation des aspirations des membres du personnel sécuritaire dans le contexte des défis présents et des contours de l'avenir de l'institution sécuritaire.