Le nombre de micro-entreprises s'élève à 503 mille, employant près de 507 mille personnes, soit 20% du total de la population active dans les secteurs non agricoles. Présentée lors des Journées de l'entreprise tenues les 6 et 7 décembre dernier, l'étude sur «La microfinance en Tunisie : état des lieux et perspectives» a permis d'avoir un round-up sur l'évolution du secteur, les modalités de financement aux besoins du marché, les services non financiers, la centrale de risques accompagnant le développement du secteur, la restructuration des associations de microcrédit... Selon les indicateurs de l'INS, le nombre de micro-entreprises s'élève à 503 mille, employant près de 507 mille personnes, soit 20% du total de la population active dans les secteurs non agricoles. Elles contribuent à hauteur de 7,5% du PIB et près de 9% du PIB non agricole. «Outre ces entreprises, il existe environ 160 mille petites exploitations agricoles qui contribuent au développement du secteur, et par conséquent à l'économie. Aussi, il existe de très petites entreprises formelles et informelles qui constituent une source d'emploi et de revenu pour une partie de la population active», précise M. Mehdi Mejdoub, universitaire. Ces structures exclues du financement bancaire classique, à cause de l'absence de garanties, ont eu un impact sur le taux de pénétration du secteur, resté très faible, et ont exclu la majeure partie des clients cibles. Durant la période post-révolution, le secteur a connu une nouvelle dynamique «qui peut se solder par des mutations importantes dans le paysage de l'intermédiation financière. Le décret 117 du 5 novembre 2011 a ouvert la porte à la commercialisation du secteur, en permettant l'exercice d'une activité lucrative de la microfinance, tout en incitant au renforcement de l'approche "classique" à travers la consolidation et la restructuration des associations de microcrédit». Un problème de gouvernance... Dans le même ordre d'idées, l'étude a montré que les associations de microcrédit «éprouvent de grandes difficultés à se conformer aux exigences de la nouvelle loi et se trouvent aujourd'hui complètement inaptes à exercer leur activité». A la fin de l'année 2012, le nombre d'associations de microcrédit a atteint 288, couvrant toutes les délégations du pays et ayant desservi 410 mille clients pour un montant global de 553 millions de dinars. En effet, le secteur agricole accapare 42% des crédits alloués. L'artisanat est principalement une activité rurale que les associations financent à hauteur de 5% de leur portefeuille. Les activités commerciales et celles de services représentent chacune 22% du financement, alors que l'amélioration des conditions de vie est aux alentours de 9%. Par ailleurs, les gouvernorats de l'ouest du pays accaparent 52% des fonds alloués par la BTS pour le financement des microcrédits. Autant de faiblesses sont observées au niveau des associations de microfinance qui n'arrivent pas à réaliser des économies d'échelle et peinent à élargir leur zone d'intervention, ces associations manquent aussi de ressources logistiques et humaines et privilégient la relation-clientèle au détriment du financement de micro-entrepreneurs qui se trouvent loin des chefs-lieux de délégations.