En quoi consistera exactement le processus gouvernemental et constituant après l'enclenchement du compte à rebours ? Samir Taïeb, porte-parole d'Al Massar, et Hichem Hosni, président du Parti progressiste populaire, éclairent notre lanterne. C'est aujourd'hui que débutera officiellement le compte à rebours du processus gouvernemental. En quoi consistera, exactement, ce processus ? «Selon la feuille de route, explique Hichem Hosni, président du Parti populaire progressiste, Ali Laârayedh, actuel chef du gouvernement, devra démissionner dans un délai de deux semaines, soit vers le 8 janvier. Date à laquelle le président provisoire de la République chargera, selon l'article 15 de la petite Constitution, de former officiellement son gouvernement. Une fois ce dernier fin prêt, je suppose vers le 12 janvier, Mehdi Jomâa devra obtenir la confiance de l'Assemblée nationale constituante (ANC) en séance plénière». Entre-temps et en attendant le 8 janvier 2014, cela tombe sous le sens, Mehdi Jomâa ne restera pas les bras croisés. Car il entamera, certainement d'ici là, des consultations pour la formation de son équipe ministérielle. Ces derniers jours, Mehdi Jomâa a rencontré plusieurs dirigeants et présidents de partis politiques dont Al Massar, le Front populaire, Nida Tounès et autres, cela dans le but d'écouter les partis participant au Dialogue national, d'échanger et de se concerter sur les différentes étapes de la feuille de route. Al Massar est donc l'un des partis à avoir rencontré le nouveau chef du gouvernement. Lors de la rencontre, Ahmed Brahim, président du parti, et Samir Taïeb, son porte-parole ont évoqué plusieurs aspects inhérents à la feuille de route. Samir Taïeb nous a déclaré que les questions abordées concernent les critères de choix de l'équipe ministérielle, les attributions du nouveau gouvernement, le financement des partis et autres. «Concernant les critères, affirme le porte-parole d'Al Massar, nous avons insisté sur la nécessité de choisir des ministres compétents, indépendants, neutres et n'ayant pas fait partie du gouvernement Ali Laârayedh. Nous avons également évoqué les attributions de son gouvernement qui, selon nous, doivent être pleines et entières, son rôle consistant, d'ici 10 à 12 mois des élections, à prendre des mesures d'urgence au plan économique, social et sécuritaire. Nous avons mis en avant le concept de sécurité régionale, car il ne s'agit pas de s'occuper uniquement de la sécurité dans un cadre national mais aussi régional en totale coordination avec les pays voisins, l'Algérie, la Libye, la Mauritanie et autres, eu égard, notamment, au danger que représente Aqmi. Nous avons également évoqué la nécessité de réviser les nominations partisanes au sein de l'administration et de dissoudre les ligues de protection de la révolution, comme le stipule la feuille de route. Le financement public des partis a été également abordé en ce sens qu'une loi réglementant les financements s'avère nécessaire, voire indispensable. D'autant que Mehdi Jomâa prône des élections libres et indépendantes. L'argent sale finançant certains partis doit disparaître. Nous avons proposé qu'une dotation soit fixée de manière égale et équitable pour tous les partis avec en sus un supplément pour chaque député élu. Nous avons également proposé que les dotations des personnes physiques ne dépassent pas les 60.000 dinars par an et qu'elles soient déductibles des impôts, tandis que les personnes morales n'auraient pas le droit, elles, de financer les partis». La discussion de la loi de finances différée ? Maintenant qu'en sera-t-il du processus constituant ? Hichem Hosni, président du PPP, mais également constituant, nous indique que «tout le processus constituant, autrement dit la loi électorale, la composition de l'Isie et la constitution pourrait être finalisé le 12 janvier 2014. Laquelle pourrait être signée, éventuellement, par Ali Laârayedh en tant que chef du gouvernement gérant les affaires courantes. Le Quartet établira, de son côté, un calendrier qu'il communiquera à l'ANC afin que le processus constituant soit bouclé le 12 janvier. Ce qui sera réalisable, si la discussion de la loi de finances 2014 est différée au mois de janvier, car cela nous fera gagner du temps. Les représentants du Quartet ont d'ailleurs rencontré Ali Laârayedh et Mehdi Jomâa dans ce but. Cela même si le bureau de l'ANC a communiqué que la loi de finances sera discutée aujourd'hui en présence du chef du gouvernement démissionnaire. Espérons qu'on arrivera à un accord». On verra bien, mais disons quoi de plus normal que le nouveau chef du gouvernement et son équipe ministérielle, qui seront en fonction, participent à la discussion de la loi de finances 2014 afin qu'ils puissent y apporter les révisions et les retouches nécessaires.