La spirale des contre-performances de l'Etoile commence à avoir une dimension inquiétante pour le public, mais aussi pour les dirigeants dont la marge de manœuvre financière est de plus en plus réduite. La défaite essuyée samedi dernier face à la JSK est venue confirmer l'état de blocage à la fois technique et mental du moment et qui ne fait que trop durer. Cependant,il faut reconnaître que l'avènement de Roger Lemerre à la tête de l'équipe, soixante-douze heures avant ladite rencontre, a quelque peu atténué la teneur de cette dernière défaite.On est plutôt dans l'attente de la mise en place de la nouvelle Etoile, version Lemerre. Mais il faut également regarder la réalité en face. L'Etoile accuse déjà 7 points de retard par rapport aux deux leaders, l'EST et le CA — l'adversaire du jour — et occupe une inhabituelle septième place dans le classement actuel du championnat. De ce fait, les Etoilés savent pertinemment qu'une autre déconvenue face aux Clubistes éloignerait davantage l'équipe du peloton, mais aussi des objectifs tracés cette saison, à savoir le titre ou la seconde place. Le mental d'abord! Tenant compte d'un tel constat mais aussi de la courte période qui sépare le match face à la JSK et celui de cet après-midi,Roger Lemerre a imposé un rythme soutenu non seulement à son groupe, mais aussi à tous les administratifs du club. En effet,outre le travail technico-tactique accompli pendant les séances d'entraînement, il a augmenté la teneur de la communication et de l'approche psychologique déjà entamées dès son arrivée. Dans ce registre, il a usé de tout son charisme. Toute cette panoplie de management sportif et humain a été l'objet de multiples réunions avec les joueurs sous différents angles et d'une manière personnalisée, avec certains éléments. Le but essentiel de cette approche n'est autre que la densification du capital-confiance de tout un chacun, mais aussi de la solidarité et du surpassement au sein du groupe, afin de remonter la pente. Il n'a pas marqué au passage de secouer certains éléments en proie à une certaine fragilité psychologique, ou à l'individualisme technique parfois exagéré (le cas Bounjeh). A ses yeux, on ne peut guère façonner un grand footballeur sans un grand mental. Il a tenu à rappeler à ses joueurs qu'il n'est pas prêt à invoquer des subterfuges aux contre-performances tels que le climat, l'arbitre, l'état du terrain. Un compétiteur, pour lui, doit prendre le dessus sur toutes ces considérations. Conscient de la valeur de l'équipe clubiste et de la technique remarquable de certains de ses éléments tels que Djabou, Dhaouadi et autres, Roger Lemerre a exhorté ses protégés à jouer le plus haut possible afin d'éloigner leur zone du danger adverse, d'essayer de récupérer les ballons là où on les a perdus pour ne pas concéder d'espaces aux avants clubistes. Il leur a aussi demandé d'éviter de provoquer les coups de pied arrêtés près de leur surface de réparation. Troisième point mis en relief par le Français, c'est celui d'inciter les Bounjeh, Dramé, Jebali, Jaziri à se démarquer en permanence et de permuter afin de déstabiliser la défense adverse. Saison terminée pour Belakhal! Décidément,la rencontre de samedi dernier face à la JSK a été cauchemardesque à plus d'un titre pour les Sahéliens.Outre la défaite, ces derniers ont perdu le talentueux et généreux Belakhal pour une période de six mois,suite à une grave blessure aux ligaments croisés. Nous souhaitons au brave Wael un prompt rétablissement et surtout beaucoup de courage. D'autant plus que c'est pour la seconde fois qu'il contracte une telle blessure (cette fois-ci c'est l'autre genou). Outre Belakhal, Lemerre devra se passer des services d'un autre joueur important de sa ligne médiane, à savoir Aymen Trabelsi pour somme d'avertissements, idem pour Neguez. Une chose est certaine : la rencontre de cet après-midi ne se présente pas pour les coéquipiers de Jaziri sous les meilleurs auspices.