Le bureau exécutif de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) a appelé les magistrats dans tous les tribunaux et institutions judiciaires à une grève générale les 7, 8 et 9 janvier. La décision de la grève intervient en réaction au refus du chef du gouvernement provisoire de mettre en œuvre le mouvement judiciaire partiel, annoncé par l'Instance provisoire de l'ordre judiciaire, selon un communiqué publié vendredi. L'AMT considère que le ministre de la Justice a donné des instructions «illégales» pour faire pression directement sur les magistrats et les convaincre de ne pas exécuter ce mouvement partiel. L'association déplore le silence des partis politiques, du Quartet et de la Constituante face à l'acharnement du gouvernement à outrepasser l'instance de l'ordre judiciaire. Elle les tient, en outre, responsables des propositions issues des compromis sur la Constitution, qui, a-t-elle estimé, risquent de compromettre l'autonomie du pouvoir judiciaire. Se félicitant de l'adhésion des institutions judiciaires et de la majorité des magistrats à sa position, l'AMT invite, dans ce communiqué, « la minorité indécise des magistrats » à défendre l'indépendance du pouvoir judiciaire. Jeudi, l'Observatoire tunisien de l'indépendance de la magistrature a réclamé l'application, dans les plus brefs délais, du mouvement des magistrats. Dans un communiqué publié vendredi, l'observatoire a appelé le ministère de la Justice à cesser d'empiéter sur les compétences de l'instance provisoire de l'ordre judiciaire. Il a mis en garde contre toute atteinte aux droits des magistrats, insistant sur le respect des décisions de l'Instance de l'ordre judiciaire.