Tunis accueille dès ce lundi les assises africaines francophones du réseau international KPMG, spécialisé en audit, expertise comptable et conseil. Une véritable confirmation du rôle de pôle financier régional que la Tunisie ambitionne, comme le souligne M. Moncef Boussannouga, président de KPMG Tunisie. Aussi et en exclusivité pour La Presse, M. Jean-Luc Decornoy, membre du conseil d'administration de KPMG International et président du directoire de KPMG France, nous explique les raisons du choix de la Tunisie pour abriter cette importante rencontre, les résultats attendus et les nouvelles perspectives qui s'ouvrent aujourd'hui en Afrique. Constitué de cabinets nationaux indépendants, présents dans 146 pays, employant 140.000 personnes, KPMG entend apporter une participation active à l'essor de l'économie et au renforcement des entreprises en Afrique. Interview. Pourquoi avez-vous choisi la Tunisie pour tenir vos assises africaines ? Nous avons pris la décision de tenir nos assises africaines en Tunisie pour plusieurs raisons. Tout d'abord cela représente un nouvel élan pour KPMG dans cette partie du monde. Ce pays met en œuvre une stratégie audacieuse et pertinente de développement économique, et ce, sans renier l'importance historique du secteur de l'agriculture, et peut en être fière. La Tunisie affiche une économie compétitive et une croissance soutenue. Ses échanges commerciaux internationaux sont intenses et elle accueille sur son sol d'importants groupes et investisseurs étrangers. D'Europe, bien sûr, mais plus récemment du Moyen-Orient. Parallèlement, la Tunisie poursuit des initiatives de développement de services dans les secteurs des communications, de la finance, des nouvelles technologies en s'appuyant en plus sur une infrastructure et une main-d'œuvre d'un excellent niveau. En quelque sorte, la Tunisie montre l'exemple de ce qu'il est possible de réaliser en matière de développement économique. Nos assises étaient l'occasion pour nous de souligner que lorsqu'un pays s'engage, s'ouvre et croit en ses ambitions, de nombreuses possibilités s'offrent alors. La Tunisie est, de ce point de vue, un modèle à suivre. Qu'attendez-vous de cette rencontre ? Tout d'abord cela représente un nouvel élan pour KPMG dans cette partie du monde. Cette rencontre est l'occasion de montrer que KPMG en Afrique est une réalité. Notre présence y a été précoce. Je souligne qu'elle est locale et pérenne. Cet événement apporte la preuve que nous sommes capables de nous unir et de mutualiser nos forces et nos compétences afin de délivrer le meilleur possible à nos clients sur l'ensemble de la région du Maghreb, ainsi que l'Afrique subsaharienne francophone. Notre complémentarité, notre harmonie et notre cohésion sont autant de forces et de qualités au service de l'économie des pays d'Afrique, de leurs entreprises, des bailleurs de fonds et des organisations internationales. Dans les pays où c'est nécessaire, nous souhaitons aussi montrer que nous sommes prêts à contribuer au développement de cadres réglementaires du meilleur niveau qu'il s'agisse de comptabilité, de gouvernance ou encore de la formation, l'organisation et l'exercice professionnel des métiers d'expertise comptable et d'audit. Quelles nouvelles perspectives s'ouvrent aujourd'hui en Afrique ? L'Afrique aujourd'hui est en pleine transformation et se trouve à une étape importante de son développement. Sa croissance, même si elle n'atteint pas encore celle de l'Asie, est, en puissance, très importante et dépasse déjà largement celle de l'Europe. Les flux d'échanges se multiplient et ne sont plus à sens unique. Ils se sont intensifiés entre pays africains. L'Afrique suscite l'intérêt de pays, tels que la Chine pour ne citer qu'elle. C'est la preuve que l'Afrique a un rôle à jouer dans le développement économique mondial. Cette réalité et ce formidable potentiel existent bel et bien et nous nous devons de l'accompagner. Nos professionnels ont les compétences et l'expérience nécessaires pour aider à faire en sorte que le développement économique puisse s'accomplir de manière transparente et avec une gestion pertinente des risques tant pour les investisseurs que les entrepreneurs.