Un autre soutien vient s'ajouter aux organisations, associations et militants des droits de l'Homme en Tunisie. La Fédération internationale des droits de l'Homme (Fidh), présente partout dans le monde, vient d'ouvrir un bureau à Tunis. Alors que l'inauguration officielle se fera aujourd'hui à Tunis, cette organisation non gouvernementale internationale fondée en 1922 et comprenant 178 ligues membres, compte cinq organisations tunisiennes membres, à savoir la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (Ltdh), le Conseil national pour les libertés en Tunisie (Cnlt), l'Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd), le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes) et le réseau Doustourna. L'avocate et militante des droits de l'Homme Yosra Frawes, représentante de la Fidh en Tunisie, a affirmé que parmi les axes prioritaires de l'action du bureau de Tunis figure la défense des défenseurs des droits de l'Homme dont les libres penseurs. Divers axes d'action «Aussi, nous défendons l'égalité des sexes pour la levée des réserves concernant la convention de l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. De même, les droits économiques et sociaux et ceux des immigrés sont l'un des axes prioritaires sur l'échelle internationale concernant ces droits. En particulier, nous travaillons sur les dossiers des immigrés, les conventions entre la Tunisie et l'Union européenne et les droits des travailleuses», a expliqué la présidente du bureau de Tunis de la Fidh. Yosra Frawes a souligné les failles existant dans la Constitution dont le défaut du caractère universel des droits de l'Homme, la non-abolition de la peine de mort, ainsi que l'article 38 de la Constitution qui, selon elle, repousse toute ouverture en matière d'éducation. Elle a, d'autre part, indiqué que la Fidh a travaillé jusque-là sur plusieurs gros dossiers, dont le soutien des défenseurs des droits de l'Homme, la documentation des violations commises dans le bassin minier et de même pour le dossier de la révolution à travers des enquêtes sur le terrain à Thala, Sidi Bouzid et Kasserine. Elle a, de même, affirmé que la Fidh n'a cessé de soutenir ses ligues membres, notamment en relayant leurs campagnes et actions. «Actuellement, a-t-elle ajouté, nous effectuons une observation judiciaire, entre autres des dossiers des martyrs de la révolution, et nous soutenons les magistrats puisque l'indépendance de la justice est un axe primordial en matière de justice transitionnelle». Délégation active Pour l'ouverture officielle du bureau de Tunis de la Fidh, l'Organisation internationale a dépêché une délégation importante pour venir inaugurer le bureau, mais aussi pour soutenir des militants des droits de l'Homme sur des actions précises. En effet, la délégation présidée par le président de la Fidh fraîchement élu (avril 2013), l'Iranien Karim Lahidji, est allée soutenir les magistrats dans leur protestation pour l'indépendance de la justice. Lahidji est venu accompagné par la secrétaire générale, Amina Bou Ayech, la présidente d'honneur, Souhir Belhassen, Antoine Berhard, directeur général, et Marie Camberlan, chargée du bureau Maghreb-Moyen-Orient de la Fidh. Divisée en deux groupes, cette délégation est allée lundi soutenir la jeune Meriam, présumée violée par deux policiers, et assister à l'affaire des martyrs de la révolution au Tribunal militaire. Hier, cette délégation a rendu visite à la prison civile de Mahdia en guise de soutien à Jabeur Mejri, considéré comme le premier prisonnier d'opinion tunisien post-révolution. Très actif, le bureau de Tunis de la Fidh est d'ores et déjà lancé dans des actions de promotion des droits de l'Homme et de défense de leurs défenseurs. Bon courage.