La coopération multisectorielle est préconisée. Elle accorde un intérêt certain au développement des compétences et de l'accès au savoir Les rapports entre l'Union européenne et la Tunisie ne datent pas d'hier. Pourtant, les promesses et les programmes abondent sans trop se concrétiser dans les faits. A preuve, toutes les annonces faites depuis 2011. Le simple citoyen a entendu parler d'actions de soutien et de coopération, mais il ne peut plus accorder un grand crédit à ce qu'il entend dire. Qu'à cela ne tienne. Les relations tuniso-européennes demeureront, au-delà des aléas, des relations stratégiques que chaque partie doit exploiter de la façon la plus judicieuse qui soit. Le plan d'action élaboré dans ce sens et qui compte s'étaler de 2013 à 2017 semble chercher à traduire dans les faits cette volonté qui caractérise les deux partenaires. Il s'agit, en réalité, d'un vaste programme qui concerne tous les aspects du développement et de la coopération. Une dimension humaine et scientifique On abordera, dans ces propos, le volet «dimension humaine et scientifique» qui s'intéresse notamment à ce qu'on appelle le développement des compétences et l'accès au savoir. C'est, plus précisément, l'éducation, la formation professionnelle et l'enseignement supérieur.Sur le premier point, le Plan d'action prévoit d'aider à améliorer la qualité du système éducatif et le contenu des programmes tout en poursuivant l'amélioration de la qualité et la performance du système éducatif, notamment en ce qui concerne l'échec scolaire, la formation des enseignants, et les programmes et manuels scolaires. L'UE contribuera, également, à instaurer un enseignement technique et technologique de qualité et à encourager l'orientation des élèves vers ces filières. Le renforcement de l'enseignement des langues étrangères et le développement de la formation interactive ainsi que la généralisation de l'utilisation des technologies de l'information (TIC) dans le système éducatif figurent parmi les objectifs retenus. En matière de formation professionnelle, c'est tout le secteur de la formation professionnelle et de la valorisation des formations professionnalisantes à forte employabilité qui devrait être modernisé. En partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle et de l'emploi (Mfpe), des actions de renforcement des capacités dans le pilotage de la stratégie et la gestion axée sur les résultats seraient menées. De même, l'accent serait mis sur l'élaboration d'une stratégie de réforme de la formation professionnelle en articulation avec celle à prévoir dans l'enseignement supérieur en vue d'une plus grande adéquation aux besoins du marché du travail. Le chapitre de la formation, qui jouit d'un intérêt grandissant, bénéficierait de plusieurs mesures pour la mise en place du cadre national des qualifications et la mise en œuvre de la Charte euro-méditerranéenne pour l'entreprise. Celle-ci concerne l'encouragement à la formation en entreprise, le développement de l'esprit d'entrepreneuriat chez les apprenants de la formation professionnelle et l'amélioration de la formation à l'internationalisation. Conjointement, il s'agira d'évaluer les progrès réalisés à partir des indicateurs définis en la matière sur le plan régional. Renforcer l'employabilité des diplômés Le troisième volet de ce plan d'action de l'UE touche l'enseignement supérieur. Il va de soi que ce qui intéresse le plus, c'est la Réforme de ce système. Dans le programme indiqué il y a une affirmation claire en vue de son soutien, de la finalisation de la réforme LMD (Licence, Master, Doctorat), de la consolidation du développement des études doctorales, de la mise en place d'un système national d'évaluation, d'assurance-qualité et d'accréditation et du cadre national de qualification. En abordant l'un des maillons faibles de notre système (et, peut-être aussi celui de l'UE en général), le projet de partenariat envisage de s'attaquer aux problèmes des diplômes et à l'employabilité. Trois solutions sont préconisées. D'abord, renforcer l'employabilité des diplômés de l'enseignement supérieur par l'amélioration du système d'information et d'orientation en collaboration avec le système de l'éducation, de l'enseignement supérieur et des employeurs. Ensuite, renforcer la gouvernance, l'autonomie des établissements d'enseignement supérieur et le processus de certification. Enfin, développer les formations professionnalisantes au niveau de l'enseignement supérieur. Quant au cadre de la recherche scientifique et technologique et l'innovation, le programme propose sa vision qui consiste à consolider les synergies entre le système de recherche et d' innovation et les secteurs productifs à travers la mise en place de structures de valorisation et d'interface, le développement des réseaux sectoriels thématiques d'innovation regroupant les structures de recherche, les structures d'interface et les entreprises économiques ainsi que la promotion de projets entre ces réseaux et leurs homologues européens. Il faudrait, par conséquent, promouvoir la coopération et les échanges réciproques d'information relatifs aux brevets et au transfert de technologie. Cette opération n'est possible qu'avec le renforcement du dialogue politique bilatéral et régional en matière de recherche et d'innovation, notamment en favorisant le rapprochement des systèmes nationaux régionaux d'innovation des deux rives de la Méditerranée. L'espace «Horizon 2020», dans lequel la Tunisie est partie prenante, pourrait favoriser la réalisation de ces objectifs puisqu'il lui fournirait la possibilité d'être présente parmi les institutions européennes de recherches et d'innovation. En outre, il ne manquerait pas de faciliter la mobilité et la circulation des chercheurs et personnels impliqués dans les actions de collaboration scientifiques et technologiques tuniso-européennes.