Sit-in des éleveurs de Kalaât Senan et menaces sur le cheptel Les éleveurs de bétail, notamment des ovins, ont été, hier à Kalaât Senan, une ville frontalière du gouvernorat du Kef, unanimes pour dénoncer la hausse des prix de l'orge compensé, destiné à l'alimentation du bétail. Eleveurs d'ovins, de bovins et de caprins ont, en effet, manifesté, hier, devant la délégation et le siège de la municipalité de la ville pour dénoncer ce qu'ils ont appelé des décisions inopportunes prises par le ministère de l'Agriculture au sujet de la hausse du prix de l'orge fourrager à hauteur de quatre dinars le quintal qui passe de 33.950 à 38 dinars et à 42 dinars en juin prochain. Cette hausse constitue, selon nombre d'éleveurs, un coup sérieux pour le cheptel en cette période cruciale de l'année où l'herbe se fait rare et au cours de laquelle les bêtes mettent bas leurs petits, en particulier dans les régions du Sud du gouvernorat, Kalaât en l'occurrence, qui ont été sérieusement affectées par la sécheresse la saison écoulée, avec une production nulle à tous les niveaux de considération. Outre la hausse des prix de l'orge destiné au fourrage, les éleveurs devront aussi composer avec la frénésie des prix du foin (10 dinars la balle) et la paille (6 dinars la balle) et avec un coût fort élevé des aliments concentrés. Le président de l'Union régionale des agriculteurs (Utap) est monté au créneau et adressé une correspondance au ministre de l'Agriculture dans laquelle il a demandé le gel des prix pour la période hivernale en soutien aux éleveurs affectés par la sécheresse et la hausse des coûts de production durant plusieurs années. Alors que l'on estimait en avoir fini avec la question des taxes, voilà une nouvelle plaie qui vient encore enfoncer le clou dans la baraque et tordre le coup aux agriculteurs, les éleveurs en premier lieu, une décision qu'il va falloir revoir d'urgence car il y va de la survie de l'activité agricole et de notre cheptel surtout, dans ces régions longtemps marginalisées.