Les entreprises françaises implantées en Tunisie sont loin d'être optimistes quant aux perspectives économiques de 2014 et «insatisfaites des principaux services publics». Les résultats du sondage effectué par la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie (Ctfci) ont été publiés récemment indiquant une évolution des chiffres d'affaires des entreprises françaises implantées en Tunisie qui se disent «pessimistes» quant aux perspectives économiques de 2014 et «insatisfaites des principaux services publics». Le sondage réalisé auprès de 116 entreprises membres opérant dans les secteurs des services (45), de l'industrie (48), du commerce (19) et de l'agriculture (4), et implantées dans le Grand-Tunis, la région du Sahel, la zone du Nord-Est et dans des régions diverses, prévoit, selon les résultats obtenus, «une reprise de l'activité économique après deux années difficiles». Durant le deuxième semestre de 2013, 53,5% des entreprises interrogées ont vu leurs chiffres évoluer contre 38% qui ont connu une baisse. «Malgré la conjoncture économique difficile, 60,5% des entreprises interrogées ont soit augmenté ou maintenu leur personnel. En revanche, 38% se sont vues dans l'obligation de réduire le nombre de leurs employés». D'après le baromètre de la Ctfci, la majorité des entreprises pensent que «les perspectives de 2014 demeurent floues et incertaines. Près de 44% des entreprises partagent un sentiment de pessimisme et sont préoccupées par le blocage de la situation politique et le manque de visibilité, alors que 35% sont confiantes en l'avenir et 41 entreprises jugent leurs perspectives positives». De la célérité dans la prise de décision... Soucieuses et inquiètes de leur avenir et de leur pérennité menacée par l'insécurité et l'instabilité qui règne encore dans le pays, c'est pour cela près de la moitié des entreprises (51 entreprises) «ne compte pas réaliser de nouveaux investissements. Les 44 restants, envisagent de nouveaux investissements afin d'anticiper une éventuelle reprise de l'activité économique». Pour ce qui est de l'environnement des affaires, il s'est distingué par une dégradation des relations avec l'administration pour 55% des entreprises. Par contre, «26% des dirigeants jugent le contrôle meilleur que les périodes précédentes, et donnent une meilleure appréciation des opérations de contrôle opérées par les services de la Cnss et du contrôle fiscal». Dans le même contexte, 27,5% des entreprises sondées (32) ont été contrôlées par une structure gouvernementale au cours du premier semestre de 2013. Ces entreprises rencontrent aussi d'autres difficultés liées à l'accès aux crédits bancaires que 72,5% «considèrent difficile, voire ardu. Alors que 71,5% des dirigeants d'entreprises invoquent une qualité d'accueil déplorable et un accompagnement défaillant». Ces défaillances sont observées surtout, selon certains chefs d'entreprise (72%), dans les services de communication (liaison téléphonique, Internet..), contre 12% qui y voient une amélioration. Sur le plan économique, 96;5% des entreprises interrogées «déplorent l'envolée des prix des intrants dont la répercussion la plus directe est une poussée inflationniste continue et une augmentation des prix à la production». L'évolution des indicateurs de ce baromètre de conjoncture économique reste tributaire de l'amélioration des conditions sécuritaires dans le pays et de la stabilité politique et sociale, qui «sont devenues des facteurs à risque, entravant l'activité économique, accentuant l'attentisme des opérateurs et bloquant le processus de reprise de l'activité économique ». Cette évolution est tributaire également d'une meilleure visibilité, indispensable, selon les entreprises sondées, pour restaurer la confiance et relacer les opérations d'investissement. «Pour cela, les chefs d'entreprise s'attendent à une plus grande célérité dans la prise de décision et à la mise en œuvre de réformes profondes dans les différents secteurs».