Le président de la FTF est de plus en plus sur la sellette, cherchant à fuir ses responsabilités dans le cas N'dong Décidément, ce bureau fédéral est comme un bateau qui prend eau de toutes parts, un bateau qui dérive. A ses échecs répétés et cuisants au niveau des résultats, s'ajoutent les affaires qui n'arrêtent pas d'envenimer et d'embraser le paysage sportif. Le cas N'dong, qui a attisé les tensions entre l'ESS et le CSS, est vraiment inédit. C'est pratiquement du jamais vu dans l'histoire de batailles juridiques entre clubs dans les coulisses sombres et lugubres de la FTF et de la Lnfp. Non pas par l'ampleur médiatique que cette affaire a prise ni par les dégâts qu'elle est en train de causer dans les relations entre clubs par publics interposés, mais plutôt par le motif objet de l'évocation introduite par l'ESS. Le noyau de l'affaire est un avertissement écopé par le joueur du CSS Ibrahima N'dong lors de la finale de la Coupe de Tunisie 2011-2012 qui s'est déroulée le 11 août...2013! Pour le CSS, cet avertissement attribué à son joueur entre dans son fichier disciplinaire de la saison passée et doit donc être prescrit et supprimé (art.15 du Code disciplinaire). Pour l'ESS, par contre, la date du match en question (11 août 2013), les licences de qualification des joueurs pour ce match délivrées pour la saison 2013-2014 et le PV de discipline relatif à ce match de coupe établi par la commission de discipline de la FTF portant le n°1 de la saison en cours, tous ces éléments indiquent que cet avertissement est le premier dans le fichier disciplinaire du joueur N'dong et doit donc entrer dans le décompte des avertissements de ce joueur pour la saison 2013-2014. Le coup classique Pour expliquer ce différend entre ESS et CSS, certains se sont empressés de chercher un bouc émissaire en incriminant nos textes et nos règlements sportifs, en les jetant en pâture et en tirant sur eux à boulets rouges. Un coup devenu trop classique car ces mêmes textes rédigés depuis l'adoption du non-amateurisme puis du professionnalisme n'ont pas donné naissance à des situations juridiques aussi chaotiques que celles rencontrées dans l'exercice de ce bureau fédéral actuel. C'est là que le bât blesse réellement et la responsabilité ne peut pas être ailleurs. La crise engendrée par le fameux article 22 des règlements sportifs a été pourtant une sonnette d'alarme pour le bureau fédéral et lui a livré une règle d'or qu'il aurait dû graver en lettres d'or dans les salles de réunion et de décision de la FTF et de la Lnfp, à savoir «qu'à décisions et mesures exceptionnelles, barèmes et règlements exceptionnels». Malheureusement, M. Wedii El Jery et ses amis n'ont pas tiré cet enseignement majeur de la crise indiquée. Résultat : rebelote avec une autre erreur de taille. La décision de reporter à une date trop lointaine (2013) la finale de coupe de Tunisie 2011-2012 était une mesure d'exception qui méritait plus qu'un communiqué laconique. Communiqué auquel a manqué ce brin d'intelligence, cette capacité d'anticiper les réponses aux zones d'ombre et de lever, en annexe de la décision, l'ambiguïté sur le rapport des cartons jaunes de cette finale avec le code disciplinaire. On aurait ainsi fixé les règles du jeu avant, pas après le jeu et ça nous aurait évité les deux lectures opposées de l'ESS et du CSS. L'administration du CSS a commis l'erreur de ne pas solliciter la FTF par écrit pour exiger une mise au point et une clarification de ce point resté flou dans la décision et dans le communiqué et elle paie aujourd'hui chèrement les frais de cette omission. Car on ne voit pas comment la commission nationale d'appel (CNA), mardi, et le comité national d'arbitrage sportif (Cnas), en dernier ressort, pourraient avoir un avis et un jugement différents à ceux de la Lnfp en première instance. Pour beaucoup, les dés sont pratiquement jetés dans cette affaire. Le vrai responsable de et dans cette affaire, c'est le bureau fédéral qui s'obstine à ne pas partir de lui-même. Plutôt que de faire son mea-culpa, tout indique qu'il s'accrochera à son mandat jusqu'à la dernière minute. Contre vents et marées.