18 personnes arrêtées et 21 armes saisies Un réseau de trafic d'alcool démantelé par ricochet Le réseau de trafic d'armes qui vient d'être démantelé à Tébourba n'a, heureusement, rien à voir avec le terrorisme. Telles sont les conclusions préliminaires de l'enquête, actuellement en cours, au siège de la Garde nationale de Tébourba (brigade des recherches). L'affaire en question aurait connu un épilogue autrement plus grave si elle n'avait pas été dévoilée à temps. Puisque les fusils de chasse saisis et destinés initialement à des chasseurs anarchiques et non titulaires de permis de port d'armes, auraient pu, sans cela, échouer d'une manière ou d'une autre entre les mains de terroriste habituellement prêts à mettre le prix fort, pour réaliser leurs sombres desseins ! Selon le chef de brigade, M. Belgacem Aouem, vingt et un fusils de chasse figurent au «tableau de chasse» et garnissent à présent les armoires de la brigade de Tébourba. Ces armes, de calibres douze et seize, sont de fabrication italienne, turque et américaine. Les fournisseurs courent toujours... On nous dit que, jusqu'à présent, dix-huit arrestations ont été opérées à Tébourba et Jédeïda. Quinze d'entre eux sont accusés de port d'arme sans permis de chasse. Les trois autres sont impliqués dans le trafic à proprement parler. Et auraient joué le rôle d'intermédiaires entre deux autres energumènes opérant à partir de Tataouine et s'approvisionnant auprès de réseaux libyens. Le duo de Tataouine court toujours et ne tardera par lui aussi, nous dit-on, à être «coffré» étant donné qu'on vient de l'identifier De gros risques pour rien ! Ces fusils sont vendus à des prix allant de deux mille à sept mille dinars, selon la qualité et les performances de chaque pièce. Le trio de Tébourba opère pour le compte du duo de Tataouine, moyennant des commissions dérisoires par rapport aux risques encourus. Il nous a été de même révélé que d'autres fusils sont encore en circulation à Tébourba, Jedeïda et d'autres régions limitrophes. Des appels ont été multipliés à l'adresse des habitants de la région pour que les fautifs se manifestent et remettent les armes, promettant à ceux-ci la clémence ou, tout au moins, le bénéfice de circonstances atténuantes. D'une piste à une autre L'affaire a éclaté au grand jour, il y a à peu près quinze jours. Cela, lorsque la brigade de recherches de la Garde nationale de Tébourba apprit, par ses propres antennes, qu'un fusil de chasse d'origine douteuse était entre les mains de l'un des habitants de Jedeïda. Sitôt l'ordre judiciaire obtenu, les gardes nationaux sont allés perquisitionner le domicile de l'intéressé. Ils ont alors tôt fait de «dénicher» le fusil litigieux, grâce auquel les enquêteurs se sont mis sur la bonne piste. Non seulement pour ramasser un bon stock d'armes, mais aussi pour démanteler un entreprenant réseau de trafic de bière et d'alcool de diverses marques, portant sur un chiffre global de près de dix-huit mille dinars. C'est sur les pistes agricoles d'El Batan (délégation de Tébourba) que la Garde nationale de Tébourba a intercepté les trois membres du réseau et mis la main sur la logistique utilisée dans le trafic : un camion et trois voitures. Trafiquants présumés d'armes et d'alcool, (vingt et une personnes impliquées) ont fait l'objet de mandats de dépôt. Les inculpés seront déférés devant le parquet de La Manouba dès que l'enquête aura été achevée.