Les deux buts encaissés et la prestation tout juste moyenne des «Sang et Or» ont mis le Hollandais dans l'embarras Les trois matches disputés par l'Espérance Sportive de Tunis —version Krol— ont mis en évidence les défaillances, tant en défense qu'en milieu de terrain. Bref, le Hollandais doit revoir sa copie. Question : et si le problème n'était que tactique? Au vu du riche effectif dont dispose Krol, il serait malvenu de parler de limites à ce niveau. S'ils n'ont pas encore le meilleur centre d'entraînement de Tunisie, les joueurs espérantistes possèdent ce qui se fait de mieux en termes d'infrastructure administrative, avec un coach vainqueur du titre national et de la coupe de la CAF avec le CSS, un directeur sportif sérieux, un président aux grandes ambitions et des joueurs qu'on ne présente plus. Que dire du travail au sein de l'Espérance? Les maux de l'équipe «sang et or» sont sur le terrain. Et là, on peut tous réfléchir à des solutions. Le club de Bab Souika s'assaisonne à la hollandaise. Un directeur sportif qui a connu ses meilleures années au club camerounais de Coton Sports, un coach qui a tout gagné et un recrutement starifié par Hamdi Meddeb. Du coup, pourquoi ne pas prendre ce qui se fait de mieux actuellement en Tunisie : la tactique sfaxienne. Une chose est sûre, les joueurs ont prouvé qu'ils savent s'adapter à n'importe quelle stratégie. Fini le sempiternel débat pour savoir s'il faut aligner Ben Mansour ou Arbi Jabeur aux côtés de Chamseddine Dhaouadi. Les deux défenseurs choisis ont été alignés d'entrée, en attendant la rentrée de Bouba qui possède un potentiel impressionnant et à propos duquel on se pose déjà la question de savoir s'il faut l'aligner dans l'axe de la défense ou alors à l'entrejeu. Du coup, cela libère de la place au milieu. Avoir 10 milieux (Ragued, Mouelhi, Iheb M'sakni, M'hadhebi, Darragi, Afful, Bouba, Maikon, Abboud et Samti) pour trois postes, c'est bien trop. Doubler les postes, OK, les tripler, certainement pas. Si Ragued et Darragi semblent intouchables, d'autres pourraient profiter de ce revirement tactique. Iheb M'sakni, Mouelhi, Afful, M'hadhebi ne seraient certainement pas contre un peu plus de temps de jeu. Si à cela on ajoute l'arrivée de Maikon, il risque très vite d'y avoir embouteillage. Devant, on sait que N'djeng (3 buts en deux matches) est inamovible. Mais le point d'appui, qu'est le Camerounais, ne serait-il pas encore plus efficace avec un autre joueur à ses côtés? Que ce soit Akaïchi, M'hirsi ou Mhadhebi, la vitesse et la percussion de ces trois hommes peuvent faire des ravages dans des défenses obnubilées par N'djeng. Une situation qui servirait peut-être aussi à un certain Blaïli, qui ne sait toujours pas s'il doit jouer milieu ou attaquant, en dépit de son avenir incertain avec le club espérantiste. Latéraux, nous voilà ! Seule satisfaction, l'animation par les ailes. L'apport des latéraux est un des piliers du football moderne. Le CSS ne dira pas le contraire avec Youssoufo et Maâloul. Aussi bien offensivement que défensivement, leur positionnement par rapport au jeu permet d'élargir ou d'apporter de la profondeur. Il faudra donc des joueurs au fort potentiel physique et une grande connaissance tactique pour suppléer ceux qui pâtiraient cette révolution tactique. Nefzi, M'barki et les deux expérimentés Derbali et Chammam ont assez de qualités pour assurer leur rôle convenablement, comme ce fut face à Grombalia Sport. Bref, il faut encore du temps à Krol pour que le jeu des «sang et or» devienne plus cohérent, plus fluide et plus spectaculaire.