Dimanche, face au ST (5-0), l'EST a joué pour la 2e fois d'affilée en 4-3-3. Et si Kasri avait trouvé son schéma tactique ? Décryptage. Pourquoi l'EST est-elle passée au losange ? Depuis sa prise de fonctions après le limogeage de Maher Kanzari, Kasri n'avait utilisé qu'à une seule reprise le schéma en 4-3-3. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis et le technicien «sang et or» vient de faire jouer deux fois d'affilée son équipe avec un milieu de terrain en losange. Bilan : deux succès, face à Grombalia Sport (1-0) et contre le Stade Tunisien (5-0). «L'effectif disponible et ce que je vois à l'entraînement m'ont incité à utiliser ce schéma afin de mettre l'équipe dans les meilleures conditions. Quand il y a Ragued, Afful, M'sakni au milieu de terrain, cela donne une équipe solide». La preuve : lors de ces deux matches, l'Espérance Sportive de Tunis a marqué six buts et sa cage a été inviolée. Quels sont les gagnants ? Offensivement, cette nouvelle tactique a l'avantage de mettre plus de monde dans la surface de réparation. Iheb M'sakni «débarrassé» de la concurrence de Darragi — qui n'a pas encore retrouvé ses repères — en est le premier bénéficiaire. L'ex-sociétaire stadiste profite dans ce schéma d'une plus grande liberté d'action : «Cela me plaît, il y a plus de joueurs autour de moi. A deux devant, c'est plus utile pour l'équipe à bien négocier ses matches». Même sentiment de satisfaction de la part de Ahmed Akaïchi qui a retrouvé ses dons de buteur : «Le système adopté a été bénéfique pour les attaquants, ce n'est pas un hasard si Blaili et N'djeng ont retrouvé leur flamme. Mais peu importe le schéma, le plus important, c'est de s'investir à fond.» Les milieux de terrain ont également de quoi se réjouir de cette nouvelle organisation. Alors que Traoui, Mouelhi et Gharsallaoui se disputaient auparavant la seule place de relayeur aux côtés de l'intouchable Ragued, ils ont désormais deux fois plus de chances de figurer dans le onze rentrant. Surtout, Afful et Iheb M'sakni, titulaires lors des deux dernières journées — respectivement face à GS et ST —, trouvent dans cette configuration un rôle qui sied davantage à leurs qualités : «Pour l'instant, cela nous réussit plutôt bien», se contente de commenter Iheb M'sakni qui a réussi à éclipser Darragi. Il est certain que ce trio (Ragued, Afful et M'sakni), aidé par les deux arrières latéraux Derbali et Chammam, se sent bien ainsi. Qui sont les perdants ? Désormais rarement utilisée au plus haut niveau, cette tactique a l'inconvénient d'éliminer les joueurs de couloir. Recruté justement pour pallier le déficit de l'Espérance Sportive de Tunis à ce poste, Mohamed Ali M'hadhebi (qui a coûté 1.100 mille dinars) est la principale victime du losange espérantiste. Reste à savoir si la mauvaise passe actuelle de Oussama Darragi est avant tout la conséquence de la nouvelle tactique. Le meneur de jeu ne se positionne pas clairement. Il faut qu'il s'adapte et soit capable de jouer dans ce système. Référence au 4-3-3, que privilégiait auparavant Skander Kasri... et que l'entraîneur des «Sang et Or» n'a pas remanié : les autres animations ne sont pas définitivement abandonnées, mais ce 4-3-3 en losange a quelques particularités intéressantes pour le coleader de la Ligue 1. Bon pour le moral Le match EST-ST a été assez équilibré mais le réalisme «sang et or» a prévalu quand Afful a ouvert le score. Ce but a permis à l'équipe espérantiste de jouer à sa guise. Le 2e but réalisé par Akaïchi de la tête après un corner bien botté par Chammam a coulé le Stade Tunisien. L'efficacité des camarades de Blaïli a précipité la perte du club du Bardo. «Il faut dire que le ST a bien entamé le match et s'est créé quelques opportunités pour nous menacer sérieusement. Mais notre réalisme a prévalu en marquant ce but libérateur qui nous a facilité la tâche afin de développer notre jeu habituel, basé sur des enchaînements et des petites passes. A la mi-temps, j'ai demandé à mes joueurs d'être prudents face au ST qui devenait menaçant. Pour parler de ma philosophie, j'aime privilégier les joueurs techniques. Cette victoire nous permet de travailler dans la sérénité, mais il y a encore du pain sur la planche», a souligné Skander Kasri.