La société civile a, déjà, commencé à se mobiliser pour les prochaines échéances que le pays se prépare à engager d'ici la fin de cette année. L'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (Atide) est l'un des acteurs premiers à avoir déposé son projet de loi électorale auprès de l'Assemblée nationale constituante (ANC). Lors d'une conférence de presse organisée, hier matin, à l'espace de la Cité des sciences, Atide a tenu à présenter sa proposition, truffée d'une série de garde-fous et de mesures répressives. Tout puise dans des garanties irrévocables pour aboutir à des élections législatives libres et transparentes, consacrant la souveraineté du peuple et le respect des choix des électeurs. Ainsi, l'opération doit se faire dans une saine émulation, où prévaut un climat de compétition loyale, loin des votes «achetés», de l'argent sale et d'autres irrégularités et aberrations pouvant mettre tout le processus en échec. Moez Bouraoui, président de Atide, ainsi que son staff exécutif ont insisté sur l'exigence de réunir les conditions de réussite requises, aux fins d'assister à des élections beaucoup plus correctes que celles du 23 octobre. Un défi que la Tunisie post- révolutionnaire s'engage à relever pour jeter les assises solides de la deuxième République. D'autant plus que la bonne organisation des élections est tributaire de bons préparatifs. Et la conception d'un code électoral à temps, au contenu lucide et exhaustif est de nature à mettre tout sur la bonne voie et accroître, de la sorte, les chances effectives d'un rendez-vous crucial et décisif. Cela est du ressort, certes, de toutes les parties intervenantes. Du décideur politique au citoyen lambda, chacun doit s'assumer. Car la règle du jeu ne relève guère de la fatalité, mais bien de la volonté commune de l'ériger au rang du devoir purement citoyen. A tour de rôle, l'exposé du projet de la loi électorale n'a pas manqué de mettre en valeur des enseignements retenus de l'expérience passée. Cela se rapportant aussi bien aux travaux de la première Isie qu'au déroulement de l'opération électorale dans toutes ses phases. Pour le projet proposé par l'Atide, sept grands chapitres relatifs au processus électoral sont répartis sur quelque 160 articles définissant ses tenants et ses aboutissants. Il s'agit, en somme, de l'inscription volontaire des électeurs et l'établissement des listes et leur réactualisation, la participation des Tunisiens à l'étranger, les conditions d'éligibilité des candidats en lice, le jour du suffrage, la répartition des bureaux de vote, le mode de scrutin, le découpage des circonscriptions, le dépouillement des bulletins de vote et la proclamation des résultats. Il est également question de la campagne électorale et son financement, du poids médiatique pesant sur les choix et les tendances des électeurs, des crimes afférents aux élections. Autant des volets qui n'ont pas encore été identifiés. Quoiqu'il soit déposé auprès de l'ANC et parrainé par les députés, il n'est pas évident que le projet de la loi électorale proposé par l'Atide soit pris en considération. C'est ce qu'a jugé le constituant d'Ettakatol Jalel Bouzid, qui était présent à la conférence, puisque ledit projet traîne encore dans le bureau de l'ANC, alors que la commission de la législation générale a entamé les discussions se rapportant au code électoral. Mais cela pourrait être rattrapé, s'est-il rétracté.