L'été en pente douce a dressé son chapiteau sous nos cieux. Avec des prévisions de la météo qui annoncent une saison estivale chaude, chaude… ! Dans nos plages sablonneuses, le soleil et ses joies seront là cette année. Certes, nos rivages dorés restent par excellence les lieux qui cristallisent le plus les âmes en quête de fraîcheur et de divertissements. Entre la propreté de nos rivages et une culture de l'animation qui fait défaut à nos plages, les attentes de nos concitoyens sont grandes. Zoom sur l'état des esprits et des lieux! Les vacances ne sont plus très loin et comme chaque année, vous allez être nombreux à opter pour des vacances au bord de mer. Plages de sable fin ou galets (comme à Korbous), propreté, animations proposées et qualité des eaux de baignade restent parmi les grandes attentes d'une population désireuse de passer de bons moments sur les rivages. De ce fait, fraîchement élus, nos conseils municipaux ont fait de la propreté de nos plages la pierre angulaire de leurs activités. Par ailleurs, sur certaines plages, le sable est ratissé matin et soir. Dans certaines régions, des cages métalliques sont mises à la disposition des estivants pour la collecte bouteilles en plastique. Certes, les plages tunisiennes ne cessent de s'améliorer en matière de propreté mais certains vacanciers et touristes n'ont pas encore acquis les gestes simples et respectueux de l'environnement et se contentent (par fainéantise?) de faire disparaître leurs détritus dans le sable au lieu de les mettre tout simplement dans un sac puis de le déposer dans une poubelle. Impardonnable! A défaut de parasols publics Pour les habitants du Grand-Tunis, les plages de la banlieue (La Goulette, Amilcar, Gammarth, La Marsa, etc.) restent l'unique échappatoire d'une population à la recherche d'un peu de fraîcheur et d'horizon bleu. En faisant un saut du côté de cette zone, on a été interpellé par les efforts des communes locales dans leur mission d'offrir aux baigneurs des plages propres. Des efforts à saluer comme l'atteste le témoignage de M. Fethi Smiri (52 ans, habitant de la Goulette) : «Pour le moment tout est nickel ! Pour vous dire, ça fait plus de dix ans que je ne me suis pas baigné dans notre plage. Espérons que ces efforts se poursuivront tout au long de la saison et que les citoyens seront plus responsables dans leurs attitudes. En revanche, j'espère qu'on ne verra pas durant cette saison les dérives comportementales qui ont toujours caractérisé les plages de banlieue : des propos injurieux, la consommation de l'alcool et surtout le manque de sécurité.». Une autre citoyenne, Mme Saâdia Khammassi, âgée de 53 ans, nous a déclaré : «Personne ne peut nier les efforts de la municipalité pour nous offrir une plage propre. En parallèle, on déplore l'absence de parasols destinés au grand public à des prix raisonnables. A part les parasols aménagés par les buvettes et les cafés sur la plage et que pour bénéficier de leur ombre, il faut casquer au minimum entre 10 et 20 dinars par jour. Ce qui n'est pas commode pour monsieur Tout-le-monde. Tout le monde connaît les dangers du soleil et des rayons ultraviolets. Alors pour en profiter pleinement sans risques, mieux vaut prévoir et mettre à la disposition du citoyen à faible ou à moyen revenu des parasols à prix abordables pour éviter de finir la saison avec des cloques.». Pour Khaoula Ghouzia, 20 ans, de Kairouan : «Ça fait une semaine que je fréquente les plages de la banlieue nord. Certes, la plage cette année est plus propre que l'année dernière. Seul bémol, les parasols mis à la disposition des baigneurs par les buvettes et les cafés sont trop loin de la mer. On aurait aimé que ces parasols soient plus proches de l'eau.» Et l'animation ? Du côté de la région du Cap Bon, sur une bande de 20 km reliant Nabeul à Yassmine-Hammamet : de Nabeul-Plage, passant par Sidi Slimane, Sidi Mahrsi, El Mrezga jusqu'à la plus célèbre des stations balnéaires tunisiennes, la mer azurée de la Méditerranée et les sables dorés ont déjà été colonisés par les estivants et les touristes. Il est vrai que le littoral du Cap Bon avec celui de Sousse et de Djerba reste le fleuron du tourisme de masse dans nos contrées. En effet, personne ne peut nier les efforts de propreté déployés par les municipalités locales ainsi que la sécurité qui règne comme l'attestent les propos d'un touriste algérien M. Bladhan Chaâbane (76 ans) : «Je suis ici en Tunisie pour passer les vacances avec mon petit-fils. On a opté pour la Tunisie vu que votre pays nous offre des vacances calmes et dans la sécurité. J'aime cette région, car ses plages sont très propres et il fait bon vivre.». Néanmoins, selon plusieurs estivants et habitants de la région, l'animation fait défaut dans plusieurs de nos plages. D'après Wissem Rassaâ (étudiant, 23 ans) : «Dans nos plages on manque d'animation. A part les manifestations sportives organisées par certaines marques commerciales, on s'ennuie durant tout l'été. De plus, on nous interdit de jouer au beach ball ou au football. Alors que dans d'autres régions du monde, la plage est le foyer de jeux et divertissements pour les enfants et les adultes. Au Brésil où le culte du corps est très rayonnant par exemple : des matériels de musculation sont mis à la disposition des citoyens gratuitement par la municipalité. A quand des programmes d'animation sur nos plages ?». En revanche, selon Mme Soufia Ben Kahla (infirmière, 46 ans) : «Dans nos plages, on ne peut pas passer inaperçu devant l'absence de cabines W.C. et de douches ! C'est scandaleux ! Dans certains plages, le nombre de ces cabines reste très limité (1 ou deux pas plus), alors qu'il y a des gens qui sont diabétiques ou malades et qui ont besoin d'aller au petit coin dignement. Il est temps que les municipalités se penchent sur ce sujet avec beaucoup de sérieux.» Et pour conclure, pour lutter contre la pollution envahissante sur nos plages, les représentants des villes côtières effectuent beaucoup d'efforts humains mais aussi financiers en dépit des vacanciers qui jettent encore leurs déchets sur le sable mais aussi dans la mer. Des actions sont régulièrement organisées puis exécutées par des agents municipaux ou des bénévoles pour soulager les plages de leurs détritus. Aussi, le citoyen tunisien doit se manifester par une attitude plus responsable et citoyenne pour des plages plus propres. Quant au volet de l'animation sur nos plages, les conseils municipaux de nos régions côtières ne doivent pas oublier que des moyens accrus et des loisirs accrus sont les deux agents de civilisation humaine et comme le dit bien un proverbe chinois : «Un jour de loisir est un jour d'immortalité.».