Dorsaf Hamdani, Houssine Ameur, Laroussi Zbidi et Blue Note... Un métissage musical au service d'une noble cause «Maram est une enfant de deux ans. Elle souffre de neuroblastome, une tumeur maligne extra-crânienne. Souvent diagnostiqué à l'état métastatique, ce cancer pédiatrique nécessite un traitement intensif. Maram doit subir une intervention chirurgicale, une chimiothérapie et une greffe de cellules souches hématopoïétiques. Or le traitement est indisponible en Tunisie et son coût, en France, est d'une centaine de milliers d'euros.» Suite à l'appel à l'aide des parents pour pouvoir sauver leur fille, il y a eu la création de l'Association Maram-Solidaire, et plusieurs actions caritatives ont été organisées pour collecter les fonds nécessaires en vue de soigner la petite. C'est dans ce but qu'a été organisé le spectacle musical de mardi dernier, au Théâtre de la ville de Tunis. Au programme de la soirée —qui a été animée par le comédien Moez Kdiri— des vedettes tunisiennes: Dorsaf Hamdani, Laroussi Zbidi, Houssine Ameur (El Efrit) et l'Orchestre Blue Note. Malgré les intempéries, des spectateurs de tous âges sont venus apporter leur soutien à la bonne cause et assister au spectacle, dont le ton global a été de la même teneur : une bonne maîtrise instrumentale, un tempo particulier, des thèmes variés et une imagination souvent poétique et agissante de part et d'autre des artistes présents... En assurant la première partie du concert, Laroussi Zbidi, artiste comédien, conteur et chanteur du Djérid, a mis de l'ambiance grâce à son imposante présence sur scène, à une musique variée et fort colorée, alliant la musique bédouine et le rock dans un subtil métissage, mais aussi grâce à son énergie débordante. Avec une voix forte et tonique, des textes en prose imagés, où ne manquaient ni le rythme ni la rime, il a interprété la musique du Djérid avec délicatesse et une touche paysanne originale. Il a été soutenu par une justesse d'arrangements dispensés par une panoplie d'instruments : clavier, basse, batterie et guitares, «nay» et percussions de l'Orchestre Blue Note. Ensuite, chaleureusement acclamée dès son entrée par une assistance composée d'admirateurs, la chanteuse Dorsaf Hamdani a assuré la deuxième partie du concert en interprétant des chansons assez variées. Avec sa belle voix, douce et suave, elle a puisé dans un répertoire multinational, riche en couleurs et en saveurs musicales, en interprétant les Français Charles Aznavour et Edith Piaf (La bohème et La vie en rose), la Cubaine Omara Portuondo (Veinte años), l'Américain Dean Martin (Sway), la Libanaise Fayrouz (Kifak énta) et enfin notre artiste tunisien Hédi Jouini (El youm gueletli Zin Ezzine). A la fin du spectacle, changement de ton avec des chansons en arabe littéraire, à vocation religieuse. Les variations contenues dans ce dernier programme ont promené le public dans les méandres des «mouwachahat», et dans les arcanes du mysticisme soufi, par le biais des invocations et du Inchad, interprétés par la voix forte de Houssine Ameur —anciennement connu sous le nom d'El Efrit— qui a abandonné le mezoued pour se spécialiser dans les chants religieux. La Bonbonnière n'a pas affiché complet, mais le petit monde présent a longuement applaudi le spectacle, tout en se félicitant d'avoir pu contribuer à une noble cause.