La Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (Haica) a rendu publics les cahiers des charges organisant le paysage médiatique audiovisuel et associatif, hier à Tunis. «Ces cahiers des charges fixent les droits et les devoirs des institutions médiatiques relevant du secteur audiovisuel, sur la base de l'équité entre tous les acteurs devant la loi», a indiqué Nouri Lejmi, président de la Haica. Dans la même optique, il a ajouté que l'objectif est de jeter les fondements d'un paysage médiatique pluriel et responsable, respectueux de la déontologie professionnelle et de l'éthique. Des démarches qui s'appliquent, selon lui, aux structures qui sont déjà en exercice ainsi qu'à celles qui verront le jour prochainement. «La Haica s'emploie à garantir un discours médiatique pluriel et démocratique favorisant la diversité des activités culturelles et la liberté d'expression, sans pour autant nuire aux règles de bienséance», a-t-il conclu. De son côté, Hichem Senoussi, membre de la Haica, a fait remarquer que les cahiers des charges comprennent trois axes. Le premier concerne les conditions qu'il faut remplir pour avoir une licence. Le second se rapporte aux règles professionnelles qu'il faut respecter, à la présence féminine dans le paysage médiatique et aux engagements relatifs aux spots publicitaires. Enfin, le troisième fixe les modalités de fonctionnement de la Haica en tant que corps de régulation. Senoussi a, en outre, tiré la sonnette d'alarme quant au passage de certains enfants dont les parents sont divorcés ou entretiennent des relations conflictuelles sur les plateaux télévisés. Il a fait part de la détermination de l'institution à y faire face. S'agissant des conditions d'obtention d'une licence pour exercer dans le secteur audiovisuel, il a affirmé que le candidat doit disposer de la nationalité tunisienne, tout autant qu'il doit être indépendant par rapport à tous les partis politiques. Dans le même sillage, il a indiqué qu'un promoteur dans le secteur de l'audiovisuel est appelé à se contenter d'une seule station radiophonique ou télévisée. Sachant que la licence est valable pour sept ans, à partir de la date de son octroi. Abordant la question des télévisions associatives, il a fait observer qu'elles ont droit à des spots publicitaires ne dépassant pas les trois minutes par heure. Pendant le mois de Ramadan, la plage horaire réservée à la publicité sera augmentée. Revenant sur le financement étranger des télévisions et des radios tunisiennes, le même intervenant a noté qu'il y a des lois tunisiennes fixant le seuil à ne pas dépasser. Il a néanmoins fait part de la détermination de la Haica à élaborer des mécanismes de contrôle plus rigoureux. Les cahiers des charges en question entreront en vigueur dès leur publication dans le Journal officiel de la République tunisienne (Jort).