Une ancienne querelle refait surface entre la centrale syndicale (l'Ugtt) et l'Organisation tunisienne du travail composée en partie de certains dissidents de la première citée Les négociations entre l'Ugtt et le gouvernement actuel ont abouti à un accord en début de semaine et la centrale syndicale a appelé les agents des recettes des finances à reprendre le travail à partir de mercredi. Cependant, après un retour timide au travail de certains bureaux, de nombreux autres ont persisté dans la grève, provoquant une paralysie quasi totale. Le secrétaire général de la Fédération générale des finances relevant de l'Ugtt et d'autres membres du bureau directeur de la centrale syndicale ont accusé certaines parties de profiter de la situation, en incitant les agents à poursuivre la grève. Les déclarations se sont enchaînées depuis jeudi, et voilà que l'Organisation tunisienne du travail (OTT) a organisé, hier, un point de presse pour s'exprimer sur ce qu'elle a qualifié d'accusations infondées à son égard de la part de certains dirigeants de l'Ugtt, appelant à un dialogue intersyndical avant tout. Le secrétaire national responsable de l'OTT, Nasreddine Bouzarrâa, est revenu sur les déclarations du secrétaire général de la Fédération générale des finances relevant de l'Ugtt, Chedly Baâzaoui, et de Hfaïedh Hfaïedh, secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, les qualifiant d'infondées et d'injustes. «Celui qui traite les douze mille agents des recettes des finances en grève de chauves-souris n'est pas au courant de la révolution qui a eu lieu en Tunisie. On nous a accusés d'être proches des Ligues de protection de la révolution et de certains partis politiques, rien que pour nous classer comme ces ligues et nous traiter de la manière dont elles ont été traitées. Ce n'est qu'une tentative de diluer la cause des agents en grève, que nous avons soutenus, et d'accentuer la marginalisation des autres centrales syndicales. Nous considérons l'Ugtt comme un frère aîné et nous appelons à un dialogue intersyndical avec une certaine équité et non pas en essayant d'imposer la loi du plus fort. Pour ce qui est de cette grève, nous défendons les revendications formulées à maintes reprises par les agents des finances dont le statut qui leur garantira une protection, alors qu'ils sont agressés, malmenés et mal payés. Nous appelons à une lutte ardue contre la corruption, l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent», a-t-il ajouté. Pour un statut à part Bouzarrâa a indiqué que le débat autour d'un statut pour les agents des recettes fiscales reste le point le plus important parmi les doléances de ces derniers. Dans ce sens, il a indiqué que des responsables de l'OTT ont entretenu des pourparlers avec l'Assemblée nationale constituante pour faire passer un amendement d'un article portant sur un statut à part pour les agents des recettes des finances. Il a souligné son impact sur la lutte contre l'évasion fiscale, affirmant que des lobbies politiques et autres hommes d'affaires sont derrière le non-passage de cet amendement devant la plénière de l'ANC. Pour sa part, le secrétaire général chargé des agents des recettes des finances relevant de l'OTT, Anis Houimli, a affirmé que son organisation ne voudrait pas que cette grève ouverte se poursuive, vu la délicatesse de la situation par laquelle l'Etat est en train de passer. Il a critiqué le contenu de l'accord de l'Ugtt et le gouvernement qui, selon lui, a marginalisé les points principaux, à part celui de la prime revendiquée. Par ailleurs, l'avocate de l'OTT, Lamia Khemiri, a annoncé qu'une plainte a été déposée par l'organisation le 26 février dernier contre l'ancien chef du gouvernement, Ali Laârayedh, concernant le recouvrement des cotisations d'affiliation à l'Ugtt.