A 29 ans, Hamdi Harbaoui réalise la meilleure saison de sa carrière. Le buteur de Lokeren est devenu un joueur respecté en Belgique et convoité. Malgré ses performances, le Tunisien est toutefois devenu «persona non grata» en équipe nationale, à cause de déclarations acerbes après la CAN 2013. Le 22 mars 2014, Lokeren affrontera Zulte-Waregem en finale de la Coupe de Belgique. Une victoire serait un cadeau d'adieu de la part de Hamdi Harbaoui aux supporters des «Tricolores». «Si on arrive à gagner cette Coupe de Belgique, ce sera mon deuxième titre avec Lokeren, a souligné le joueur au nez cassé lors d'un choc face à Beveren, le 8 mars. Ce serait vraiment la cerise sur le gâteau. Je pourrais alors partir par la grande porte». Un attaquant très convoité Après sept années passées en Belgique, dont trois saisons à Lokeren, Hamdi Harbaoui a d'autres ambitions. «Ça fait un moment que j'ai envie de franchir un niveau, lance-t-il. J'aimerais bien aller jouer dans un de mes championnats favoris : l'Angleterre ou l'Allemagne. J'ai déjà eu quelques contacts mais ça n'avait pas abouti». Auteur de 17 buts en championnat cette saison, Hamdi Harbaoui est devenu un attaquant très admiré en Belgique et convoité à l'étranger, y compris en France. «J'ai été contacté lors du dernier mercato par le FC Nantes et le RC Lens, confirme-t-il. Mais ils n'avaient pas la somme que Lokeren réclamait pour mon transfert». L'ancien pensionnaire de l'Espérance de Tunis, aujourd'hui âgé de 29 ans, ne fera pas un choix par défaut pour son dernier gros contrat. «Je veux encore m'améliorer pendant les deux ou trois prochaines saisons, prévient-il. Mais, pour cela, il faudra vraiment jouer à un niveau supérieur. Si j'arrive à garder ce niveau, voire à repousser mes limites jusqu'à 32 ou 33 ans, ce sera vraiment le top pour moi». Ecarté en sélection Hamdi Harbaoui est déjà, de loin, le buteur tunisien le plus prolifique dans un grand championnat. Pourtant, il n'a plus été appelé en équipe nationale depuis la Coupe d'Afrique des nations 2013. La faute à des critiques acerbes envers Sami Trabelsi, l'ex-sélectionneur des «Aigles de Carthage», et envers la Fédération tunisienne (FTF), après une Coupe d'Afrique des nations 2013 ratée. Hamdi Harbaoui avait notamment qualifié Sami Trabelsi de «catastrophe» sur le plan tactique et avait qualifié «d'hypocrites» certains coéquipiers: «Je n'ai pas de problème avec la sélection, assure-t-il. Ce sont plutôt eux qui ont un problème avec moi, apparemment... C'est leur problème s'ils ne veulent pas me sélectionner». Il ajoute : «Je ne regrette pas ce que j'ai dit. C'était la vérité, rien que la vérité. J'ai assumé mes déclarations. Je ne ferai pas machine arrière juste pour revenir en sélection. Je suis une personne avec des principes». Peu d'amis chez les «Aigles» Hamdi Harbaoui ne ferme pas la porte, loin de là. Mais ses chances de réintégrer la sélection sont minces. Pour preuve, Ruud Krol, le sélectionneur actuel, voulait le convoquer face au Cameroun, en éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Mais la FTF a opposé son veto. «Je vois toujours les mêmes visages aux commandes de la Fédération tunisienne, soupire l'avant-centre. Tant que ces gens resteront au pouvoir, les choses ne s'arrangeront pas entre eux et moi». Par ailleurs, Hamdi Harbaoui n'a pas que des supporters en équipe nationale. S'il est en bons termes avec Aymen Abdennour, Jamel Saïhi ou Wahbi Khazri, «Hamdigoal» s'est mis une partie du groupe tunisien à dos, en dénonçant son manque de rigueur. «J'avais déjà quitté le navire avant qu'il ne coule (en éliminatoires du Mondial), dit-il. Je savais très bien ce qui se passait à l'intérieur de la sélection. J'avais décidé de m'éloigner de cette mauvaise ambiance». Mi-dépité, mi-lucide, il conclut froidement : «Dans le football, c'est rare d'avoir de très bons amis. Ça reste un métier comme beaucoup d'autres. Sur un groupe de trente joueurs, si tu arrives à t'en sortir avec deux amis, c'est déjà bien».