Plusieurs dossiers en suspens feront l'objet d'un suivi permanent, en l'occurrence le projet de réforme fiscale et bancaire, et l'audit des banques publiques Au-delà des actions d'ordre conjoncturel visant à stabiliser la situation sécuritaire et sociale dans le pays, le gouvernement provisoire veille, depuis sa composition, à la relance de l'économie nationale à travers l'adoption de mesures urgentes en attendant l'amorce d'un processus de réformes d'envergure sur plusieurs fronts dans le cadre d'une nouvelle vision de développement global et inclusif. Durant les deux années 2014 et 2015, plusieurs dossiers en suspens feront l'objet d'un suivi permanent, en l'occurrence le projet de réforme fiscale et bancaire, l'audit des banques publiques, le nouveau modèle de développement, la préparation de la conférence économique nationale et la préparation de la loi de finances complémentaire 2014 et de la loi de finances 2015. D'après les données préliminaires fournies par le ministère de l'Economie et des Finances, l'année 2013 était l'année de toutes les crises, dues à la morosité économique de l'UE, la dégradation de la situation sécuritaire, la contraction agricole, la faible extraction du pétrole et du gaz (-6,2% entre 2013 et 2012). Pour l'année 2014, elle dépendra aussi bien de ces facteurs que d'autres nationaux et internationaux liés aux tensions sociales, à la situation sécuritaire, aux réformes à court terme, à la croissance UE et la reprise en Libye. D'autres indicateurs encore plus alarmants ont freiné le développement de l'économie dans le pays, du fait de la morosité du climat des affaires et du manque de visibilité pour les investisseurs privés, mais une note positive a été enregistrée avec une baisse progressive du chômage en 2013 ( de 16,5% au cours du premier trimestre à 15,3% en fin d'année), ceci, tout en maintenant un nombre important de chômeurs diplômés de l'enseignement supérieur (242 mille au cours du 4e trimestre). Volet finances publiques, et en l'absence de mesures correctives, le déficit budgétaire est estimé à 8,9% en 2014, alors qu'il a atteint en 2013, 6,1% en 2013 contre 6,8% prévu dans la loi de finances complémentaire. Les indicateurs montrent aussi qu'un rebond fiscal est prévu en 2014, après l'engagement de la réforme fiscale. Néanmoins, un accroissement important de la dette publique sera enregistré en 2014 (+4 points), dû notamment au ralentissement de la croissance, à la dépréciation du dinar et à l'augmentation du déficit budgétaire, sachant que les deux tiers de la dette sont constitués de dettes extérieures. Par ailleurs, une augmentation progressive des emprunts extérieurs a été enregistrée entre 2011 et 2014 (+28%), passant de 2.396 millions de dinars à 4.513 millions de dinars. En 2013, les emprunts étaient en baisse de -13% par rapport à 2012, soit 4.158 millions de dinars réalisés et 6.110 prévus par la loi de finances. L'année 2014 verra une augmentation des emprunts du fait de reports des emprunts en 2013 et de l'accroissement du déficit budgétaire. Quant à l'évolution des dépenses de l'Etat, une forte augmentation de la compensation est observée entre 2010 et 2013 (+267%) et de la masse salariale (+27,3%) avec une décélération en 2014, outre la stagnation de l'investissement public (11,6%) avec une reprise prévue cette année. Projet de réforme fiscale D'après le ministère de l'Economie et des Finances, la réalisation du projet de réforme fiscale renferme quatre étapes : le lancement de consultations dont le démarrage est prévu au mois d'avril 2014, la réalisation par le ministère de tutelle des simulations et des études d'impact qui seront finalisées avant juillet 2014. Cette année verra aussi le démarrage du projet de modernisation de l'administration fiscale, prévu le 15 mai pour s'achever après 24 mois, outre celui de la fiscalité locale et la décentralisation au cours du même mois. Pour ce qui est du projet de l'audit des banques publiques (STB, BH et BNA), les prochaines étapes seront axées sur le choix du scénario de restructuration des trois banques et l'implémentation des réformes. Parmi les priorités, figure l'élaboration d'un nouveau modèle de développement en adoptant une approche anticipative et proactive. Un modèle focalisé sur le développement régional, la conception d'un tableau de bord économique. Les départements ministériels de tutelle veilleront, en effet, à la poursuite des réformes et des restructurations, à la levée des obstacles sur les projets en cours ou programmés, la consolidation des mécanismes de suivi et de pilotage, l'identification des filières à haute valeur ajoutée ainsi que l'amélioration de la compétitivité et la productivité. Tous ces axes et bien d'autres seront analysés lors de la conférence économique nationale qui sera consacrée à l'examen de la situation économique et financière du pays.