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Une économie sous haute surveillance
CONJONCTURE
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 08 - 2013

La situation a tellement changé depuis l'approbation du budget économique 2013 en décembre 2012 qu'il est nécessaire d'élaborer un nouveau budget, dit rectificatif, qui serait publié prochainement
Après une première révision à la baisse du taux de croissance de l'année 2013 de 4,5 à 4%, une deuxième a été annoncée, hier, lors d'une conférence de presse au siège de la présidence du gouvernement. Elle ramène le taux à 3,6%, soit la même performance économique de l'année dernière. Les trois ministres présents à cette conférence, M. Ridha Saidi, ministre chargé des dossiers économiques, M Elyes Fakhfakh, ministre des Finances, et M. Lamine Doghri, ministre du Développement et de la Coopération internationale, ont expliqué cette révision par la morosité de la conjoncture internationale et la crise politique qui règne, ouvertement, depuis plusieurs semaines. Mais la situation a tellement changé depuis l'approbation du budget économique 2013, en décembre 2012, qu'il est nécessaire d'élaborer un nouveau budget, dit rectificatif, qui serait publié prochainement. Tous les indicateurs seront révisés, majoritairement, à la baisse, pour pouvoir coller à la réalité, à commencer par le ralentissement de la croissance économique et les dépenses courantes, en passant par l'endettement et le déficit budgétaire.
Le ministre des Finances, maître d'œuvre de ce nouveau budget rectificatif, a précisé que la version actuelle ne tient pas compte de la dernière révision à la hausse des salaires des employés du ministère de l'Education qui s'élève à 170 millions de dinars ni de la garantie de l'Etat des crédits de la Stir et de l'Office de l'huile qui ne parviennent pas à rembourser leurs dettes ainsi que l'enveloppe de 400 MD qui serait allouée pour recapitaliser les banques publiques. Cette dernière figure parmi les points de l'accord entre la Tunisie et le FMI qui s'est soldé par le crédit de 2,7 milliards de dinars. Dans ce nouveau budget, il serait imputé, également, le restant dû de l'année dernière qui s'élève à 900 millions de dinars. «Il est vrai qu'en 2012 on n'avait pas épuisé toute l'enveloppe allouée aux dépenses d'investissement, mais on ne pouvait pas affecter ces sommes dans une autre rubrique budgétaire sans le passage par l'ANC », argumente-t-il. A cet égard, la suspension des travaux de l'ANC ne fait que retarder les rectifications. Mais, sur un autre plan, les dossiers et les projets de loi, relatif aux affaires économiques, ont séjourné longtemps au Bardo.
Pour cette année, du côté des ressources, les recettes fiscales ont grimpé de 4,4% par rapport à l'année dernière mais elles restent en deçà des prévisions. « L'écart est de 496 MD», avance le ministre des Finances. La prolifération du marché parallèle, principalement du tabac et du carburant, a généré une fuite des recettes fiscales. Au cours de cette période, le recouvrement des recettes non fiscales s'est élevé à 1218 MD contre 1629 millions de dinars prévus.
Du côté des emplois, malgré l'évolution sensible des dépenses de gestion courante de l'ordre de 25,8% par rapport à l'année dernière, l'enveloppe réalisée de 14,698 milliards est de 20% en deçà du niveau escompté. Les dépenses d'investissement ont aussi évolué de 17%, mais sans atteindre les niveaux budgétisés. Par ailleurs, le rythme de l'exécution de ces dépenses, durant ce premier semestre, n'est que de 23%, contre 30% prévus. « En somme, on affiche un écart de 20% sur toutes les dépenses, toutes natures confondues, par rapport aux prévisions», récapitule le ministre.
De nouvelles pressions budgétaires
Durant le premier semestre de 2013, souligne-t-il, le budget a subi de nouvelles pressions internes et internationales.
Au niveau international, la morosité de l'économie mondiale est de plus en plus confirmée par la révision à la baisse des taux de croissance, notamment celui du FMI. La dévaluation du dinar par rapport aux principales monnaies, l'euro et le dollar, pèse aussi sur les comptes de l'Etat, notamment en matière de subvention des hydrocarbures, dont le prix qui s'est maintenu à plus de 110 dollars a constitué un lourd fardeau pour le budget de l'Etat. Toujours avec les hydrocarbures, la renonciation de l'Italie à une partie de ses importations du gaz algérien est de nature à réduire la quote-part de la Tunisie en gaz qui serait compensée par l'acquisition de l'écart au prix courant.
Sur le plan national, «la révision à la hausse des salaires du ministère de l'Education qui s'élèvent à 170 MD n'a pas été budgétisée», rappelle-t-il. De même, pour la recapitalisation des banques qui coûterait 400 MD, et le service de la dette évoluerait de 225 MD suite à la prise en charge de l'Etat des dettes de la Stir et de l'Office de l'huile dont il s'est porté garant. Ce qui porterait le taux d'endettement à 48%, «mais on reste loin du seuil critique de 50% », rassure le ministre des Finances.
En somme, le déficit budgétaire de l'année 2013 avoisinerait 7,4% contre 5,9% prévus dans la version actuelle du budget. «Mais le déficit budgétaire est structurel en Tunisie», rappelle M. Fakhfakh. Depuis la révolution, souligne-t-il, les recettes budgétaires ont certes évolué de 30% mais les dépenses de gestion ont progressé plus rapidement de 80%, « 3,5 milliards de dinars au titre des salaires et 4 milliards de dinars ont été destinés aux compensations», estime le ministre. Et d'ajouter: «Dans la conjoncture post-révolution, on a accepté ces dérives pour préserver la paix sociale». Mais à partir de 2014, la gestion budgétaire marquerait le retour à la normale. «Si la fonction publique avait joué pleinement son rôle pendant cette période transitoire, c'est au secteur privé d'assurer la relève durant les prochaines années», explique-t-il.
Pour financer ce déficit, la Tunisie devrait frapper à toutes les portes, laisse entendre le ministre, en énumérant les projets de négociations avec les institutions financières internationales et certains pays dont les Etats-Unis et la France qui pourraient nous offrir des garanties à nos crédits sur les marchés financiers internationaux ou domestiques. «L'accord du crédit du FMI offre des garanties à d'autres bailleurs de fonds dont le Fonds macroéconomique (FMA) européen qui donne automatiquement le droit à emprunter le tiers du crédit FMI», affirme le ministre pour expliquer le recours à cette institution. Mais, pour résoudre un déficit structurel, il faut engager des réformes profondes à tous les niveaux, de la fiscalité à la compensation en passant par le partenariat public-privé.
Parallèlement, le secteur des phosphates alimentait, avant 2012, les caisses de l'Etat à hauteur de 600 à 1000 millions de dinars. De nos jours, un plan pour le bassin minier vise à porter la production de phosphate à 4 millions de tonnes, soit l'équivalent de 200 millions de dinars dans les caisses de l'Etat.
Enfin, la crise politique a aggravé le déficit structurel du budget de l'Etat et a pénalisé toute l'économie nationale qui ne cesse de sombrer, selon les principales agences de rating qui motivent leurs dégradations par des éléments majoritairement du registre politique.


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