• Lors d'une présentation, l'auditoire a salué la publication du dernier volume de l'Histoire générale de la Tunisie, un travail commencé il y a une dizaine d'années et réalisé par des histoires parmi les plus brillants que compte le pays La sortie dans les librairies du IVe tome intitulé «L'Epoque contemporaine» du projet éditorial engagé voilà une dizaine d'années, «Histoire générale de la Tunisie», et qui ambitionne de mettre à la disposition du public, chevronné d'histoire, celle de la Tunisie depuis l'Antiquité jusqu'à la proclamation de l'Indépendance le 20 mars 1956, a fait l'objet vendredi dernier à l'espace Art Libris, au Kram, d'une rencontre animée par les principaux protagonistes qui ont collaboré avec beaucoup d'ardeur et de résolution à ce projet tant attendu. Devant une assistance vivement intéressée, Rabaâ Ben Achour-Abdel Kéfi, Ali Louati, Chiraz Mosbah et Ahmed Ounaïes en tant qu'encadreur (les deux absents étant Ahmed Kassab et Mourad Sakli) ont évoqué avec un certain humour la nature et le contexte de leur contribution à cette œuvre monumentale. S'agissant de la grande Histoire, ils se devaient d'être, par devoir de mémoire, aussi près que possible de cette «part de vérité», indispensable pour restituer une chronologie fidèle des évènements souvent tragiques et douloureux, qui ont solidement établi l'histoire de la Tunisie depuis l'établissement du Protectorat français jusqu'à l'Indépendance. Un collectif de 12 historiens L'idée de ce projet, telle qu'il nous a été ramené par les intervenants, a vu le jour au lendemain de la libération de la Tunisie, lorsque le leader Habib Bourguiba a convoqué au Kef, où il aimait séjourner, les meilleurs professeurs d'histoire de la jeune université tunisienne pour leur demander d'écrire l'histoire générale de la Tunisie. Douze historiens formés à la Sorbonne et dans les meilleures universités françaises, tous acquis aux méthodes de recherche historique, se sont attelés à la tâche. Les intervenants ont beaucoup insisté, comme cela a été souligné dans les avant-propos des trois premiers volumes, sur les raisons qui les ont poussés à entreprendre leur réédition et le parti pris adopté pour les mettre à jour et les enrichir d'importants apports. C'est ainsi que les chercheurs initiaux dont Hédi Slim, Ammar Mahjoubi, Khaled Belkhodja, Abdelmajid Ennabli, Hichem Djaït, Mohamed Talbi, Farhat Dachraoui, Abdelmajid Dhouib, Mongi Smida, Ahmed Mahfoudh, Azzeddine Guellouz, Abdelkader Masmoudi, Mongi Smida, Ahmed Saâdaoui, ont volontairement accepté de reprendre leurs textes, y incluant les compléments de savoir et les correctifs rendus nécessaires par la publication au cours des trois dernières décennies d'un grand nombre de travaux de recherche en Tunisie et ailleurs, ainsi qu'une abondante documentation, relative à la vie politique, économique, sociale, culturelle et artistique de chaque période. Pour les trois premiers volumes ou tomes, le choix des documents et la rédaction des textes ont été confiés aux Prs A. Ennabli pour l'Antiquité, Faouzi Mahfoudh pour le Moyen-Age et Ahmed Saâdaoui pour l'Epoque moderne. Le IVe tome, «L'Epoque contemporaine», ne s'est pas limité à décrire les institutions, à analyser les innovations et les transformations induites par la domination politique et technique de la colonie européenne, il présente également les résistances, les adaptations et les évolutions sociales et politiques. Le mouvement national, y compris sa composante syndicale, est présenté dans sa genèse, ses évolutions et son action intérieure et extérieure. Le tome IV analyse aussi l'émergence de la modernité tunisienne dans le fond de la culture traditionnelle et dans le sillage du Protectorat. Des chapitres substantiels sont ainsi consacrés à l'enseignement, à la vie culturelle, notamment à l'architecture, à la musique et à la peinture. Une véritable mine d'informations sur la Tunisie du XIXe et de la première moitié du XXe siècle.