L'Ecole supérieure de l'audiovisuel et du cinéma à Gammarth organise un colloque international les 11 et 12 avril 2014, intitulé: «Perspectives du cinéma et de l'audiovisuel dans un monde arabe en devenir». Il est certainement temps de parler d'une manière scientifique de l'évolution du paysage cinématographique et audiovisuel à l'ère des bouleversements politiques et sociaux que connaît le monde arabe depuis 2011, et il apparaît particulièrement utile que les institutions spécialisées se consacrent, le temps d'un colloque, au devenir de ce secteur, afin de s'interroger sur les défis et les enjeux de demain. C'est dans ce cadre de réflexion-là que l'Ecole supérieure de l'audiovisuel et du cinéma organise son colloque annuel sur le devenir d'un secteur certes créatif, mais qui comporte des enjeux économiques et techniques majeurs. Il s'agit de se pencher sur les mutations en cours ou à venir, au niveau tant des structures que des contenus, et d'approcher aussi les nouveaux modèles économiques et juridiques opérationnels pour les différents supports, de penser ces modèles en fonction des contenus proposés, de leur exploitation ainsi que de leurs nouveaux modes de consommation, allant du cinéma en streaming à la VOD (vidéo à la demande), du flux des vidéos d'amateurs à celles des professionnels proposées par les plate-formes d'échanges (DailyMotion, Myspace, YouTube, Wat, etc.). Il va de soi que cette réflexion sur l'économique n'occultera pas l'étude et l'analyse de ses incidences sur les libertés individuelles, comme celles liées aux droits d'auteurs. Le colloque de l'Esac envisage, aussi, de prendre en compte les nouveaux acteurs, entrants, tels que les opérateurs téléphoniques, les annonceurs, afin d'aborder leurs rapports avec la production, le financement et la diffusion de nouvelles formes d'écriture, d'expression et de créations audiovisuelles . Ce colloque sera organisé autour de deux grands axes : d'abord, les perspectives et les enjeux des structures. Ce premier axe portera sur les nouveaux usages et pratiques et sur les conceptions innovantes de l'audiovisuel, afin de tenter de répondre aux questions suivantes : Comment façonner la production cinématographique et télévisuelle, notamment celle de la fiction et du documentaire, avec le concours de nouveaux supports, tels que Internet, site web, transmédia, téléphone... ? Quels seraient les nouveaux défis et les nouvelles orientations du futur média TV ? Cette première approche s'intéresserait tout particulièrement aux ambitions grandissantes du secteur face aux nouveaux espaces de diffusion et d'exploitation. Le second axe du colloque portera, lui, sur les mutations et les problématiques modernes touchant les contenus cinématographiques et audiovisuels. Les nouvelles technologies de l'audiovisuel seront au cœur de ce second axe, notamment les nouvelles écritures, les formes d'expressions, les expertises et les formats multiples offrant des opportunités créatives et une esthétique innovante. Dans ce cadre de réflexion, on discutera des enjeux de la 3D, le tournage en 48 images/seconde, le décor virtuel et la nouvelle grammaire de la «performance capture», sans oublier leur impact sur la narration et ses dérivés. Les pratiques artistiques contemporaines liées à la représentation des contenus, principalement le jeu de lumière, de son, de décor, les jeux d'acteurs, de personnages et de costumes pourraient éventuellement faire partie de cette réflexion. Ce thème sera abordé selon des questionnements stratégiques du genre : les multiples nouveaux formats filmiques influent-ils sur la réorganisation des métiers et des professions du cinéma et de l'audiovisuel ? La démocratisation des moyens techniques, des modèles de production, des variétés de diffusion signifie-t-elle pour autant l'accès de tous à la création artistique ? Tous ces thèmes seront soumis au débat les 11 et 12 avril au palais Ennejma Ezzahra.