Désespérant des instances nationales, le Stade Tunisien compte saisir la Fifa après les incidents de Métlaoui Hier encore, les dirigeants du club du Bardo ne décoléraient toujours pas : «Nous allons porter à la connaissance de l'instance internationale ce qui se passe en championnat de Tunisie, indique le secrétaire général Aïtollah Hlaïem. Nous réclamons la restauration du huis clos, sinon la suspension du championnat. Mercredi, à Métlaoui, nous avons vécu l'enfer. Si nous avions égalisé, il y aurait eu un carnage. On nous menaçait : ‘‘Si le ST marque, on vous liquide !''. On se serait cru dans la jungle. Déjà, à notre arrivée à Métlaoui, on a découvert une ville minière complètement déserte. Elle s'est déversée dans le stade qui affichait complet. Où étaient passés les quotas de public? Autrement, pourquoi nous priverait-on de faire le plein au Zouiten ? Il est vrai que le Stade Tunisien est le maillon faible. Tout ce qu'il peut faire, c'est de se retirer de la compétition. Le bureau directeur va se réunir, notre club n'est pas une pilule qu'on avale facilement. On va prendre les mesures adéquates». Du SOS à l'agression sur Ben Ali Le secrétaire général stadiste raconte : «En accédant au stade, notre bus était carrément poussé par les centaines de spectateurs qui nous attendaient dans la place qui faisait office de parking. On tapait sur le bus qui tanguait comme une vague de mer. J'en étais même réduit à lancer un SOS sur les ondes d'une radio privée. Ensuite, on nous a enfermés, dirigeants et fans visiteurs qui ne dépassaient pas pourtant la vingtaine, dans une sorte de cage. Les coups de poing pleuvaient de partout. Pis encore, à son entrée sur le rectangle vert, notre joueur Mohamed Ben Ali a pris un coup de poing en pleine figure venant d'un jeune supporter. Dieu merci, on était sorti sain et sauf, c'est l'essentiel. Nous avions perdu un match décisif contre Hammam-Lif. Et tout le monde s'embrassait après la partie. Notre latéral Hatem Bejaoui vomissait en fin de match, avant-hier. A l'image de toute l'équipe, il avait une peur bleue», raconte Hlaïem. «Ç'aurait été le coup de grâce!» Pourquoi le ST n'avait-il pas dans ces conditions refusé de jouer ? «On aurait fini par liquider le Stade, on lui aurait donné le coup de grâce, argumente le dirigeant «rouge et vert». C'était à coup sûr match perdu par forfait. Sans parler des sanctions supplémentaires tellement la pression était forte sur le commissaire de match. Même les journalistes étaient terrorisés. Peut-on en vouloir à la fédération? Les dés sont pipés. Mais à bien y réfléchir, la stabilité du pays passe avant toute autre chose». Devant la justice civile Le S.G. du ST est «sollicité» de toutes parts. Un euphémisme pour ne pas dire qu'il risque gros sur le front de l'évocation formulée par El Gaouafel de Gafsa, puisque les choses se gâtent, le club du Sud-Ouest accusant de fraude le club du Bardo. Aïtollah Hlaïem sera entendu au même titre que l'arbitre Ghazi Ben Ghezayel et ses deux assistants. Il a reçu une convocation à ce titre dans cette affaire instruite par le tribunal de Gafsa. Le sport-roi dérape. Sa folle chute serait-elle incontrôlable ?