A partir de ce soir, Tunis s'adonne à la danse contemporaine, traditionnelle, danse-théâtre..., mais la fête du corps et son exaltation a bien commencé il y a quelques jours. Du côté du 4e Art, on vient de célébrer la Journée internationale de la danse, au palais du théâtre de Halfaouine, le Goethe institut organise des rencontres entre des professionnels et le public et au Rio, au Mondial et au Théâtre municipal « l'Afrique danse ». Tant de spectacles à découvrir et tant d'artistes à admirer les performances. La danse est bel et bien fêtée en Tunisie, comme partout dans le monde entier à cette période de l'année. Pourtant, les professionnels continuent à souffrir de plusieurs entraves. Et à chaque occasion, ils ne manquent pas de soulever la pénurie de moyens, l'absence de grandes écoles et d'une vraie pédagogie, les jeunes danseurs tunisiens, aspirant à la découverte et à la nouveauté, se trouvent incapables d'évoluer dans ce domaine et choisissent de partir ailleurs. Dans la salle du Quatrième Art, avant–hier, il y avait plus d'une dizaine d'élèves en train d'apprendre des pas de danse. Encadré par un jeune chorégraphe, cet atelier s'inscrivait sur le thème de la danse populaire tunisienne. «Depuis trois ans, nous célébrons la Journée mondiale de la danse en organisant maintes manifestations. Ce mini-festival, qui s'étale sur trois jours, est l'occasion pour faire valoir la danse populaire tunisienne, notre identité et notre patrimoine. Néanmoins, le secteur souffre de plusieurs lacunes, comme le manque de moyens, d'espaces pour les répétitions et de statut. », a témoigné le coordinateur de l'évènement et chorégraphe Imed Jomaâ. Le festival, qui s'est poursuivi jusqu'au 30 avril, a prévu pour la Journée internationale de la danse deux ateliers de danse contemporaine et tunisienne animés par Marouène Errouine, Haifa Bouzouita et Ridha Amroussi. C'est le spectacle d'Imed Jomaâ « Avalanche » qui a été présenté lors de la soirée du 29 avril. «La danse populaire tunisienne est oubliée, idem pour la danse contemporaine aujourd'hui » , a ajouté Imed Jomâa. A cette même occasion, l'Institut Goethe a organisé, dans les locaux du théâtre national « El Halfaouine », une rencontre avec deux professeurs de l'école de danse contemporaine « Palucca Hochschule » de Dresde(Allemagne), une rencontre qui a eu lieu en présence d'un public nombreux. Cette rencontre vise à assurer l'échange d'expériences entre les deux pays dans le domaine artistique et le développement d'une pédagogie qui permet l'apprentissage d'une danse de haut niveau. Dans ce cadre, les professeurs Christian Canciani (directeur des affaires académiques) et Fernando Coelho (coordinateur de la formation des enseignants) de l'école Palucca Hochshule ont proposé un exposé sur l'école et sur la danse contemporaine ainsi que son évolution en Allemagne. Ils ont abordé plusieurs thèmes relatifs à la question de l'improvisation et de l'enseignement dans la danse contemporaine, le croisement de style dans la danse. Les interventions du public ont porté essentiellement sur les problèmes qui entravent l'évolution de cet art en Tunisie, notamment le manque de moyens, d'espaces et de bons formateurs. Et l'on continue à célébrer la danse jusqu'au 4 mai, cette fois-ci, dans le cadre de la manifestation « Tunis, capitale de la danse » dans sa nouvelle édition qui démarrera aujourd'hui. Des performances de danse contemporaine seront assurées par des chorégraphes de plusieurs pays. L'ouverture de la manifestation sera tunisienne avec les prestations en duo ou en solo avec «A jour » de Selim Ben Safia, « Salle d'attente » de Wael Merghni, « Chouk » de Hamdi Dridi, « Transe » de Ahmed Khemis, « Maktoub » de Seifeddine Manaï et le duo de Hafiz Dhaou et Aïcha M'barek « Toi et moi ».