Dans le cadre d'un projet qui vise à promouvoir la danse académique en Tunisie, le Goethe Institut et une école allemande spécialisée organisent une rencontre avec des professionnels tunisiens du domaine et un atelier destiné aux jeunes danseurs. Si l'art, dans notre pays, est le parent pauvre de tous les domaines, la danse est le parent pauvre de tous les arts. Toutes les tentatives en vue d'asseoir une tradition de la danse et une continuité dans la formation ont échoué. Notre héritage chorégraphique, symbole de notre culture, risque également de disparaître, car il n'est écrit ni transmis nulle part. Très peu de danseurs (traditionnels ou contemporains) survivent à cette situation désolante. La plupart ont changé de cap. Ceux qui résistent ne sont pas nombreux et font la fierté du pays, quand il leur arrive d'être sollicités pour se produire hors des frontières. Mais, aujourd'hui, il est plus que jamais urgent d'accorder son importance à la danse, car cet art se révèle être un remarquable moyen pour canaliser les énergies dans des situations de partage, de coopération, de respect de soi-même et de l'autre. Il aide à prévenir, à dépasser et même à résoudre des comportements de violence. Dans le cadre d'un projet qui vise à promouvoir la danse académique en Tunisie, le Goethe Institut et la Palucca Hochsule Für Tanz Dresden (une école allemande qui offre des programmes de maîtrise dans les domaines de l'enseignement de la danse et de la chorégraphie) organisent une rencontre avec des pédagogues de danse, directeurs d'écoles ou de conservatoires, professeurs d'écoles de danse privées et chorégraphes tunisiens. Cette rencontre, qui aura lieu le 29 de ce mois de 14h00 à 16h30 dans les studios du Théâtre national tunisien à Halfaouine, traitera de la construction d'un corps dansant. Elle se déroulera en présence de Christian Canciani, directeur des affaires pédagogiques, et de Fernando Coelho, directeur de la formation des pédagogues de la Palucca. Précisons que le nom de l'école fait référence à Gret Palucca (1902-1993), de son vrai nom Margarete Paluka, danseuse chorégraphe et pédagogue allemande, fondatrice de cette école partenaire du projet. Elle fut l'un des chefs de file du mouvement de la danse expressive allemande, qui s'est épanoui pendant les années 1920 et 1930. On apprend que les danses de Gret étaient remarquables par leur attitude positive, leur légèreté, leur puissante affirmation de la vie, leur grâce, leur charme et leur musicalité. Palucca Hochsule Für Tanz Dresden offre aujourd'hui des programmes de formation interdisciplinaires, allant des études de danse et d'enseignement de la danse professionnelle à la danse thérapie et à la chorégraphie. Elle met l'accent sur la production des étudiants capables de délivrer la diversité stylistique qui est exigée par les théâtres aujourd'hui. Cela signifie qu'à côté des classiques, les élèves étudient également la danse moderne, la performance et l'improvisation. En plus de l'apprentissage des techniques de danse classique et moderne, ils sont fortement encouragés à développer leur imagination, leur créativité et leur individualité. Le 1er mai 2014, au TNT, et toujours dans le cadre de cette rencontre, les professeurs Canciani et Coelho offriront une après-midi de workshop destinée aux jeunes danseurs en formation. Un maximum de 15 participants profiteront de la démarche de la Palucca, dans un atelier qui comprendra pour chaque groupe un cours de danse classique et un cours de danse contemporaine et improvisation. Nous croyons savoir que ce projet, qui s'intitule «Apprendre à danser», vise à créer, dans un établissement tunisien, une formation académique en danse correspondant aux normes internationales. Mais quel établissement ? Là est la question.