Du 6 au 10 mai, 43 films tunisiens et étrangers, portant sur le thème du patrimoine, seront montrés à Tunis, Nabeul et Bizerte. La maison de la culture Ibn-Rachiq a accueilli, mardi dernier, la cérémonie d'ouverture de la deuxième édition du Festival international du film du patrimoine, Med Memories. Cette salle abritera également la projection des films du festival, avec la maison de la culture Ibn-Khaldoun. Du 6 au 10 mai, les 43 films de Med Memories passeront aussi au centre culturel Néapolis à Nabeul et les maisons de la culture Bizerte Centre, Menzel Bourguiba et Ras Djebel. Ces 43 films sont répartis entre trois compétitions — longs-métrages, courts-métrages et amateurs — et une section hors compétition. Med Memories est organisé par l'Association de la documentation audiovisuelle du patrimoine tunisien (Adapt). Tout comme le festival, elle est présidée par Fethi Ben Othmane, qui a évoqué pendant l'ouverture les difficultés rencontrées dans l'organisation de la première et de la deuxième édition, surtout le manque de ressources. «Le ministère de la Culture n'est pas assez à l'écoute», a-t-il déclaré. D'après le programme annoncé, la deuxième édition avance quand même à grands pas avec, cette année, plus de films, des invités étrangers et un jury international, composé du réalisateur tunisien Hbib Mestiri, de la cinéaste française Françoise Gallo, du Tunisien Ahmed Gadhoum, du Palestinien Ezzeddine Chalah et du critique marocain Ahmed Boughaba. Les films du patrimoine sont, selon les organisateurs, des documentaires qui s'intéressent à la mémoire des peuples, en alliant approche cinématographique et recherche scientifique. Les films proposés dans le programme sont issus de plusieurs pays dans le monde et explorent des spécificités culturelles de ces pays, vues par leurs réalisateurs. Ils seront projetés chaque journée du festival en trois séances: 14h00, 16h00 et 18h00. Le programme inclut également une master class sur l'écriture de scénario de film de patrimoine dans trois écoles de cinéma, une conférence sur «Cinéma du patrimoine, de l'idée à la concrétisation», une exposition d'artisanat tunisien dans une tente à l'avenue Bourguiba, des visites de musées et de sites archéologiques pour les invités du festival et un hommage à la comédienne et dramaturge Jalila Baccar, ainsi qu'aux chercheurs Jomaâ Chikha et Hedi Slim. Une édition tuniso-iranienne En parallèle avec Med Memories, Adapt organise cette année « Les journées du cinéma iranien ». Pays à l'honneur en cette deuxième édition du festival, le programme des films iraniens est proposé en collaboration avec le centre culturel iranien en Tunisie. Les films sont projetés à partir d'hier et jusqu'au 10 mai au cinéma Le Parnasse à 14h00, 16h00 et 18h00. La même salle a accueilli, hier, l'annonce de la création du centre tuniso-iranien du cinéma. « Le but de ce centre est l'échange d'expériences entre les deux pays », a expliqué Fethi Ben Othmane pendant la cérémonie d'ouverture. Et d'ajouter : « Des jeunes Tunisiens partiront en stage en Iran ». Des réunions avec Adnene Khedher, le directeur du Cnci, et Dorra Bouchoucha, la directrice des JCC, ont eu lieu afin de rendre effective cette coopération. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence de l'attaché culturel iranien en Tunisie, l'ambassadeur d'Iran en Tunisie, le vice-ministre iranien de la culture et des réalisateurs iraniens. Tous ces invités ont pris la parole pour exprimer leur désir de renforcer la coopération avec la Tunisie en matière de cinéma. De plus, le film d'ouverture est un documentaire iranien tourné en Tunisie. Il s'intitule Karim, réalisé par le jeune Mohsen Barmhani. Il suit, comme son titre l'indique, Karim, un jeune Tunisien au chômage en 2011, peu avant les élections du 23 octobre. «Ce film va créer la polémique, mais le cinéma est aussi fait pour ça», a annoncé Naceur Sardi, directeur de communication du festival, avant la projection du film. Ce documentaire est, en effet, tourné en Tunisie et sur un Tunisien, mais le réalisateur n'arrive pas à se défaire des codes de sa propre société dans le regard qu'il pose sur la nôtre. Il semble tout le temps dans un exposé de ce que devrait être la culture et les traditions d'un pays musulman, alors que tous les pays musulmans n'ont pas forcément les mêmes spécificités culturelles ni la même manière d'appréhender la religion. Le film nous amène d'ailleurs à nous poser la question sur la politique qui sera adoptée par le centre tuniso-iranien du cinéma.