Le salut de l'activité touristique dans la région passera par une libération du ciel tunisien et du shopping en hors taxe (en zone franche et dans les zones hôtelières) ainsi que le traitement des dossiers en souffrance qui stagnent depuis des années au ministère du Tourisme, selon le président régional de la FTH La ministre du Tourisme, Amel Karboul, a visité, hier, la région du Cap Bon et plus précisément la zone balnéaire de Yasmine-Hammamet et la ville de Nabeul où elle a pris contact avec les professionnels du secteur (hôteliers, FTH, Ftav, Utica, etc.). La première étape de cette visité était au niveau de la plage de Yasmine- Hammamet où pieds nus sur le sable blanc, la ministre a pu superviser, en compagnie des autorités locales, les opérations de nettoyage du littoral déjà entreprises par la municipalité de Hammamet. Par la suite, Amel Karboul s'est dirigée vers le port de plaisance du village balnéaire où elle a rendu visite aux postes de la police des frontières et de la Garde nationale ainsi qu'au siège de la capitainerie du port. La tournée à Yasmine-Hammamet a été conclue par une visite éclair du centre de formation hôtelière de Kerkouane où elle a pu jeter un coup d'œil sur les installations de cette école ainsi qu'au programme de cette institution. Du côté de Nabeul, après une petite traversée pédestre du souk dans le quartier El Bhaïer, Amel Karboul a visité l'unique maison d'hôtes «Dar Sabri» (l'équivalent des ryads au Maroc) où elle a beaucoup apprécié le métissage entre traditions et modernité tout en encourageant ce genre de tourisme dans nos contrées. Un office de tourisme régional au lieu d'un commissariat Enfin, Amel Karboul a partagé le déjeuner avec les Hôteliers et les représentants régionaux de la Ftav et de la FTH en la présence des médias. Au cours de cette rencontre, plusieurs propositions et questions lui ont été adressées. C'est le cas avec M. Mohamed Ghammem, propriétaire d'un hôtel à Yasmine-Hammamet, qui pense que «l'Office du tourisme se doit de s'organiser différemment au niveau régional». «Nous n'avons plus besoin d'un commissariat mais d'un Office de tourisme régional. Et là nous pouvons avoir une vision pour le Cap Bon. Deuxièmement, il y a le cas de Yasmine-Hammamet qui est à cheval entre deux gouvernorats (Nabeul et Sousse). «La municipalité de Bouficha qui est reliée au gouvernorat de Sousse a autorisé les hôteliers à construire des magasins pour animer la zone de Bouficha, ce qui n'est pas le cas avec la municipalité de Hammamet car il n'y a pas de plan d'aménagement jusqu'à maintenant. Nous sommes une seule région et nous vendons une même destination. », a-t-il déclaré. D'autre part, toujours selon M. Ghammem, il serait judicieux de mettre en place une société pour gérer Yasmine-Hammamet comme c'est le cas avec la Société hôtelière et touristique du Port El-Kantaoui. De son côté, M. Habib Bouslama, président régional de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH), juge que le salut de l'activité touristique dans la région passera par une libération du ciel tunisien et du shopping en hors taxe (en zone franche et dans les zones hôtelières) ainsi que le traitement des dossiers en souffrance qui stagnent depuis des années au ministère du Tourisme et surtout afférents à la promotion de parcours golfiques. Tour-opérateurs «vautours» «Tous ces aspects et bien d'autres, je me suis limité à ceux qui sont bien à votre portée, sont de nature à concourir à la diversification du produit tunisien et à son enrichissement. Ils vont contraindre les trois grands tour- opérateurs vautours de composer d'égal à égal avec les professionnels tunisiens. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui car les rapports de force sont inégaux. Sans quoi nous allons tout d'abord doucement mais sûrement vers l'inconnu. Vous êtes la cinquième ministre du Tourisme en quarante mois à raison d'un ministre tous les huit mois et aucun de vos prédécesseurs n'a osé prendre le taureau par les cornes. Osez, vous avez une occasion en or pour faire la différence en bien et marquer de votre empreinte votre passage positivement», a-t-il souligné. Il a jouté : « Nous serons avec vous pour réaliser ce que nous pensons être prioritaire et réalisable. Vous avez jugé à juste titre de rencontrer, par exemple, quelques banquiers pour plaider la cause de l'endettement de l'hôtellerie. Ces banquiers là, Mme la ministre, vous ont malheureusement écouté mais pas entendu. La plupart des hôteliers cohabitent malgré eux au quotidien avec une valse d'huissiers-notaires et de saisies-arrêts sur leurs comptes de tout bord, de coupures d'eau et d'électricité... Où est la responsabilité des hôteliers quand la Tunisie connaît ce qu'elle a connu depuis trois ans et demi et que le premier secteur qui a payé la facture et qui continue à la payer est le tourisme ? Est-il besoin de le rappeler que le tourisme contribue depuis des décennies à combler plus de 50% du déficit de la balance commerciale de notre commerce extérieur». L'environnement, une guerre qu'il faut gagner ! Pour le volet sécuritaire, Amel Karboul a souligné la vulnérabilité de ce dossier tout en rassurant les présents que ses collègues dans le gouvernement (les ministres de l'Intérieur, de la Défense et celui chargé de la Sûreté) ne cessent de multiplier les rencontres pour préserver la stabilité que connaît actuellement le pays et l'améliorer si c'est possible. «Avant, nous étions réactifs, aujourd'hui le gouvernement est devenu proactif dans le traitement du dossier de la sécurité... Tout le monde sait que la Tunisie est passée, au cours des trois dernières années, par des moments très difficiles. Il y a beaucoup de problèmes conjoncturels, mais il y a aussi beaucoup de problèmes d'ordre structurel », a-t-elle renchéri. Bien qu'ayant pris le train en marche, le cabinet de Mme Karboul a pris en considération les études déjà mises en place, et ce, en les adaptant au contexte actuel. La stratégie choisie s'articule autour de quatre axes : l'amélioration du service et de la formation dans le secteur touristique, le rayonnement de la Tunisie dans le monde, la diversification de l'offre touristique tunisienne et la régionalisation du produit touristique tunisien en mettant l'accent sur le développement du tourisme intérieur. Quant au volet environnemental, la ministre du Tourisme a avoué que «l'environnement est une guerre » qui n'a pas encore été gagnée. «L'environnement est un thème qui est prioritaire et on veut lui accorder davantage d'importance, surtout au niveau de la communication. Il ne s'agit pas d'opération de nettoyage dont la durée devrait s'étaler sur un mois, mais il s'agit d'une action qui doit se poursuivre au quotidien.
