Concert de piano du duo Pianistico italiano : un exercice à quatre mains marqué par l'intensité jaillissante du geste et l'émotion à fleur de peau : une option qui donne un coup de fouet revigorant aux œuvres ! Les deux solistes italiens Antonella Vitelli et Luciano Bellini ont uni leur talent il y a quelques années, formant ensemble le duo «Pianistico Italiano» qui s'est imposé par sa musicalité et sa tonicité. Le duo a entamé une tournée réussie en Italie et dans plusieurs pays du monde et s'est déjà produit en Tunisie en 2010 dans le cadre de L'Octobre musical. Invités par l'Institut Culturel Italien, les deux pianistes ont interprété des pages fameuses d'opéra de quatre grands compositeurs italiens avec une fraîcheur décapante. Leur programme «Quattro mani all'Opera» (L'Opéra à quatre mains) a fait le bonheur du public venu nombreux jeudi soir à l'Acropolium de Carthage. D'entrée de jeu, le ton de la soirée était donné. Poétique, tendre et piquant, l'Opéra «Lucia di Lammermoor», de G. Donizetti, a ouvert de manière savoureuse des moments de parfaite complicité. Interprété avec ardeur et sens de la construction par le duo, le récital à quatre mains donne lieu à un lyrisme jubilatoire qui ne laisse pas indifférent. Vient ensuite la fameuse et passionnante «Traviata», de Giuseppe Verdi. Une partition riche en contrastes, dont la fraîcheur et l'expressivité allaient comme un gant à ces deux musiciens dont l'exécution est venue fluide, lumineuse et de haute facture technique. Le duo s'est ainsi distingué par des interventions subtiles, dégageant des notes feutrées. Il nous a délivré des phrases musicales précises à fleur de clavier, réussissant un formidable équilibre sonore, une lecture musicale empreinte d'un grand lyrisme. Cette belle complicité, installée entre les deux pianistes et leurs quatre mains ailées, s'est poursuivie dans la «Tosca», de Puccini. Une composition très riche, à travers laquelle les solistes ont pu exprimer pleinement leur sensibilité, peignant de superbes palettes de couleurs abstraites et évanescentes. L'exercice délicat des quatre mains s'est achevé en beauté avec «Il Barbiere di Siviglia», de Giacomo Rossini. La complicité et la complémentarité des pianistes étaient évidentes, respirant d'un même souffle, portés par des sensations communes, jouant d'une seule et même voix. Cette entente quasi fraternelle, témoignant des heures passées ensemble au piano, a conféré à leur interprétation une dimension de solidité surprenante. Le ravissement et l'approbation du public n'étaient que justice.