Le Tunisian Investment Forum (TIF 2014) a poursuivi hier ses travaux au niveau des panels sectoriels. Le premier modéré par Miroslav Dusek, directeur principal, chef de la région MENA au Forum économique mondial, a porté sur l'accélération de la transition économique en Tunisie et dans le monde arabe Prenant la parole, Nidhal Ouerfelli, ministre conseiller auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires économiques, est revenu sur les difficultés nées de la gestion des trois années post-révolution et sur le diagnostic de la situation caractérisée par un grave déficit budgétaire, une masse salariale importante et une compensation, notamment au niveau de l'énergie qui a été multipliée par six au moment où l'investissement n'a pas évolué et n'a pas touché les régions défavorisées. Un des outils, a-t-il souligné, pour booster l'investissement et définir les priorités et les actions à mener à court et à moyen terme est le dialogue économique national. Dialogue qui permettra de jeter les bases d'un nouveau modèle de développement dont les principaux piliers consistent à relancer l'investissement, à donner au secteur privé le rôle qui lui sied, à réhabiliter la valeur du travail et à mener des réformes structurelles, notamment dans les secteurs des banques, de la fiscalité, des entreprises publiques, de la compensation... De son côté, Mustapha Kamel Nabli, président de « Global Agenda Council» sur l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient au Forum économique mondial, a adressé un message aux investisseurs et à ceux étrangers, en particulier, pour qu'ils n'attendent pas que la situation se clarifie et de faire preuve de plus d'audace en misant sur les transformations opérées jusque-là. «Il vaut mieux, a-t-il dit, faire partie du processus en gestation, on ne choisit pas mais on construit un modèle économique en fonction de choix bien défifinis, tout modèle préétabli est voué a l'échec, il faut faire des choix, corriger et avancer». Intervenant en marge de ce premier panel, Hichem Elloumi, vice-président de l'Utica, a affirmé que les travaux avancent bien au sein des commissions du dialogue économique national, notamment concernant le dossier de la compensation de l'énergie qui va principalement concerner l'entreprise et le poids du secteur informel, la question étant de savoir comment l'intégrer dans le circuit formel. Après avoir donné un aperçu sur le développement et la diversification du tissu industriel tunisien, il a réitéré son appel à la création d'une structure dédiée aux grands projets. Par ailleurs et selon Ahmed Bouzguenda, président de l'Institut arabe des chefs d'entreprise ( Iace), la Tunisie est, aujourd'hui, à la croisée des chemins. Pour lui, l'occasion est historique pour changer de modèle de développement et pour réussir la transition économique, car «dans le cas contraire la situation politique risquerait de sombrer».