Alors que la session de contrôle du bac 2014 est attendue les 24, 25, 26 et 27 juin, les tensions entre 5 syndicats de l'enseignement (sur 9) et le ministère de l'Education persistent. On assiste, d'un côté comme de l'autre, à une campagne de déclarations et de contre-déclarations qui ne font qu'entretenir un climat de crispation. Ces dissensions pèsent lourd sur le bon déroulement de la fin de cette année scolaire Cinq jours après le Syndicat général de l'enseignement de base, c'est au tour du Syndicat général de l'enseignement secondaire d'organiser sa conférence de presse, hier. Le secrétaire général du syndicat, M. Lassaâd Yacoubi, a affirmé qu'il voulait « apporter les éclaircissements nécessaires sur la situation qui prévaut sur la scène ». Il a rappelé, à cet effet, que « suite à l'évaluation de ce qui s'était passé au bac 2013, le syndicat avait obtenu une réunion urgente avec le ministre de l'Education. Il a été proposé au ministre de constituer une commission pour trouver les solutions nécessaires aux différents problèmes rencontrés et assurer un bon déroulement des examens ». Menaces sur la qualité de nos diplômes ? Selon le secrétaire général, le ministère avait préféré agir seul et sans coordination avec la partie syndicale. Cette situation de blocage aurait engendré une rupture totale au point qu'on assiste, aujourd'hui, à un vrai malaise. Même le syndicat des fonctionnaires est mobilisé. Pourtant, les conditions actuelles ne supportent plus les tensions. C'est pourquoi on a enregistré ces actes d'agression contre les professeurs surveillants lors de la session principale du bac. D'après les données du Syndicat général de l'enseignement secondaire, il y aurait eu des agressions dans tous les centres d'examen (soit verbales soit physiques ou les deux à la fois). Actuellement, il y a un vrai malaise chez les enseignants qui sont appelés de nouveau à assurer la surveillance de la session de rattrapage. Quant aux déclarations du ministre de l'Education faisant état de 372 cas de fraude uniquement, M. Lassaâd Yacoubi a indiqué que le syndicat, à lui seul, avait enregistré des centaines de cas. Dans un centre, on a recensé 147 cas dont 87 avant la correction et 60 autres au cours de la correction. Il a donné l'exemple de l'épreuve de philo où, selon lui, on a constaté dans trois centres de correction, situés dans des points géographiques différents et pour des séries différentes, les mêmes réponses pour les mêmes sujets. Il y aurait, aussi, les mêmes constatations pour l'arabe. La gravité de la fraude est telle qu'elle met en jeu la qualité de nos diplômes et leur niveau ainsi que la crédibilité de notre système d'évaluation. D'où la nécessité de réagir le plus vite possible pour endiguer ce fléau et trouver les solutions adéquates pour redresser notre système éducatif. Il faudrait prendre toutes les mesures pour garantir un bon déroulement des examens par l'utilisation des moyens techniques pour s'opposer aux mêmes moyens technologiques utilisés par les fraudeurs organisés en réseaux. Les inspecteurs du secondaire boycottent Sur un autre plan, le Syndicat général de l'enseignement secondaire s'est opposé à l'application de ce plan qui vise à parrainer les institutions d'enseignement par des associations. Il a énuméré les dangers d'une telle initiative, notamment en ce qui concerne l'origine douteuse de leur financement et de leurs visées non avouées. Pour lui, ce serait en quelque sorte un désengagement de l'Etat. A la fin, le secrétaire général de l'enseignement secondaire a annoncé la tenue d'un congrès national pour la réforme du système d'enseignement en septembre prochain. De son côté, M. Ahmed Mellouli, secrétaire général des inspecteurs du secondaire, a annoncé que les inspecteurs avaient décidé de boycotter la discussion (dans le Centre national de formation des formateurs en éducation à Carthage –Cenaffe) des barèmes et leur élaboration pour la session de contrôle. De même, il est prévu qu'ils boycotteraient toutes les activités liées à la deuxième étape de recrutement des professeurs et toutes celles qui concernent l'école d'été. Il a précisé, par ailleurs, que son syndicat (à l'instar des syndicats de l'enseignement de base, du secondaire, des inspecteurs du primaire, celui des fonctionnaires) reste mobilisé pour soutenir l'action et les revendications « légitimes » du secteur.