Une plaie encore béante, et la nécessité d'une vaste remise en question. C'est le constat, sommaire mais implacable qui s'impose au Brésil après la nouvelle défaite (0-3), subie ce samedi, à l'occasion de la finale pour la 3e place. Encore marquée en profondeur par la débâcle subie face à l'Allemagne mardi dernier, la Seleçao a de nouveau pris l'eau dès le premier acte, faisant étalage de ses faiblesses actuelles, une défense en perdition et une attaque lisible et stérile. Après un gros quart d'heure de jeu, elle avait déjà dit adieu au podium de sa Coupe du monde à l'occasion d'un match à double objectif : se racheter un semblant d'honneur et recueillir le pardon d'un public qui l'avait, malgré tout, soutenue lors de l'avant-match. Car si l'accueil a été mitigé au moment de l'échauffement des joueurs —accompagnés par un Neymar au plus près des siens— l'hymne a été repris en chœur comme lors des six précédents matches avec une ferveur presque intacte. Le fantôme de Belo Horizonte Et pourtant trois minutes auront suffi pour faire état du traumatisme que traverse la Seleçao depuis cinq jours. Moins de 180 secondes, c'est le temps qu'il a fallu à Robben pour fausser compagnie à tout l'axe central brésilien et pousser Thiago Silva à commettre l'irréparable. La faute est en dehors des 18m mais M. Haimoudi accorde bien le penalty, faisant preuve d'une incroyable clémence envers le joueur du PSG, seulement averti alors que le rouge s'imposait. Pas de quoi déstabiliser van Persie, sans pitié pour mettre les siens sur la voie du succès (0-1, 3e). La stupeur du stade Mané-Garrincha va vite laisser place à l'incrédulité. Sans que la Seleçao n'ait esquissé la moindre riposte, les «Oranje» vont assommer la rencontre et renvoyer tout un pays à ses récents fantômes. Sur le deuxième but néerlandais Robben est toujours au départ, mais c'est cette fois Blind à l'arrivée, buteur du droit au cœur de la surface après un renvoi hasardeux de David Luiz (0-2, 17e). Les Pays-Bas en contrôle Intelligents dans leur gestion du match, les Bataves ont profité de la tournure des événements pour avaler les espaces laissés dans leur dos par des Brésiliens improductifs devant. Car mis à part un tir bien mièvre signé Oscar sur Cillessen (22e) et un autre à peine trop croisé de Ramires (60e), la Seleçao s'est montrée sans imagination, fébrile et vulnérable. Le sort s'est même acharné sur elle lorsque M. Haimoudi se refusait à lui accorder un penalty pourtant évident pour une faute de Blind sur Oscar (69e).Les joueurs de Van Gaal ont joué la deuxième période à leur main, sans forcer outre mesure si ce n'est sur quelques accélérations tranchantes de Robben. Le troisième but inscrit par Wijnaldum, sur un centre en retrait de Janmaat (0-3, 90e) est venu asséner le coup de grâce à ce Brésil Seleçao qui vient de prendre 10 buts en deux matches. Il quitte son Mondial la tête basse, sous les sifflets du stade Mané-Garrincha et peut s'attendre à des prochains jours plus qu'agités.