Mehdi Jomaâ appelle l'Assemblée nationale constituante (ANC) à accélérer l'adoption de la loi anti-terrorisme mettant les constituants face à leurs responsabilités nationales Dans une adresse au peuple tunisien, le chef du gouvernement a apporté son soutien aux familles des martyrs et des blessés de la dernière attaque terroriste perpétrée, avant-hier, à Henchir Ettela (mont Chaâmbi, Kasserine) contre l'armée tunisienne. Il a aussi apporté son soutien aux institutions militaires et sécuritaires, un soutien moral et surtout matériel à travers la mise à leur disposition des moyens nécessaires et logistiques pour gagner cette guerre contre le terrorisme. Un changement dans le mode opératoire Selon M. Mehdi Jomaâ, cette nouvelle attaque est « dangereuse » et différente des autres qui l'ont précédée. « Entre 40 et 60 hommes armés ont participé à cette opération en s'équipant d'armes lourdes et une organisation totalement différente des attaques précédentes. Depuis des mois, notre seul problème était de lutter contre quelques foyers terroristes, des groupuscules locaux dont le financement s'effectue de l'étranger. Aujourd'hui, cet organisme (terroriste) s'inspire davantage par ce qui se passe dans la région. Il s'agit désormais de groupes prêts à une véritable guerre. Même avec des pertes, il y a une amélioration au niveau de la lutte contre ce fléau», a-t-il déclaré. Le Premier ministre a souligné aussi lors de son intervention que le timing de l'attaque terroriste était bien étudié et dont l'objectif était clair : « Déstabiliser le pays avant les élections ». Mehdi Jomaâ a assuré que la dernière frappe a fait mal aux Tunisiens, mais elle ne va pas empêcher le processus de transition vers la démocratie. « Cette attaque nous rappelle que la guerre contre le terrorisme est une guerre de longue haleine. Les pertes font partie de cette guerre. Mais il faut savoir que les terroristes ont aussi souffert ces derniers temps de la chasse à l'homme sous la houlette de l'armée et des forces de l'ordre », a-t-il renchéri. L'alerte a été déjà lancée, mais... Toutefois, M. Jomaâ a mentionné, lors de son intervention, que le ministère de l'Intérieur avait déjà diffusé une alerte pour prévenir contre d'éventuelles attaques durant cette période. « Les efforts de renseignements ont permis de faire échouer plusieurs attaques», a-t-il ajouté. Le chef du gouvernement a loué aussi les efforts consentis par les forces de l'ordre dans leur lutte contre le terrorisme à travers l'arrestation de 246 individus impliqués dans des réseaux de mobilisation et de transfert de jeunes Tunisiens vers la Syrie. « Un dispositif de sécurisation des frontières terrestres a été mis en place. Idem pour les aéroports et les ports où la sécurité a été renforcée. La coopération sécuritaire avec le voisinage, surtout avec l'Algérie, a évolué d'une façon considérable. Reste maintenant à trouver des solutions aux besoins en matériel et pour l'acquisition de certaines technologies telles que les lunettes de vision nocturne et thermique (infrarouge) et les détecteurs de mouvements thermiques. L'acquisition de ces équipements prend en général beaucoup de temps», a-t-il précisé. Halte aux mouvements sociaux M. Mehdi Jomaâ a également exhorté les Tunisiens à mettre un terme aux manifestations et aux sit-in tout en assumant leurs responsabilités pour aider les unités sécuritaires dans leur combat contre l'ennemi numéro 1 du pays. Mehdi Jomaâ a aussi appelé l'Assemblée nationale constituante (ANC) à accélérer l'adoption de la loi antiterrorisme en mettant les constituants face à leurs responsabilités nationales. Il a aussi affirmé qu'il allait se réunir avec le président de la République et le président de l'ANC pour plus de coordination entre les trois présidences ainsi que le Dialogue national sur ce dossier. M. Jomaâ a souligné que tous les efforts seront consentis pour réussir la transition démocratique et tenir les élections dans les délais. « Les terroristes et ceux qui ont aidé à l'organisation de cette attaque seront poursuivis ainsi que tous ceux qui ont fêté la mort de nos soldats seront poursuivis devant la justice, si cela s'avère vrai », a claironné M. Mehdi Jomaâ.