Cette édition va-t-elle amener du nouveau ou est-ce que ça va être la même chanson ? Le championnat reprend ses droits ce dimanche en pleine canicule. Ce n'est pas la première fois que ça arrive, nous sommes habitués à des reprises prématurées, mais nous sommes habitués surtout à vivre les mêmes histoires en championnat. De la violence à la corruption en passant par la médiocrité du spectacle et les disparités entre les plus forts et les moins forts. Notre championnat ? Il devient très tendu, avec des calculs et une prédisposition inquiétante pour la violence. Sans pour autant que le niveau soit attractif. Où sont les grands joueurs qui enchantent les gradins et qui portent sur leurs épaules le destin de leurs clubs ? Où sont ces classiques et ces derbies que l'on attend pendant des mois ? Le championnat est resté une histoire entre l'EST et le CSS et derrière eux une ESS et un CA qui jouent avec leur prestige et pas autre chose. On ne peut plus rêver d'un outsider qui pulvérise ce décor ennuyeux. L'intermède CAB (saison 2012) est entré dans l'histoire. On a tout fait pour empêcher les Cabistes de gagner leur championnat ! Maintenant que les grands clubs du championnat manigancent et tirent les ficelles à leur gré, on ne doit pas s'attendre à un autre scénario. L'EST, le CSS, le CA et l'ESS, les plus riches, les plus médiatisés et les plus protégés (à degrés différents), vont se disputer le titre de champion de Tunisie 2015. Qu'est-ce qu'on peut espérer ? Compétition «clean» Ce sera idéal de voir un championnat à zéro accident. Ça n'existe pas même sur les plus grands championnats sauf que nous avons envie que les scènes de gabegie et de violence exacerbée entrent dans les oubliettes une fois pour toutes. Les arrêts des matches, l'agression de l'arbitre et de l'adversaire, l'invasion du terrain, l'intimidation des médias... Tout ça va-t-il diminuer ou est-ce que, faute de lois sérieuses, d'instances courageuses et surtout de dirigeants honnêtes, ce rêve devrait en rester là ? Dirigeants sages Ce serait trop demander à nos dirigeants. Qu'ils soient responsables de grands ou de petits clubs, qu'ils jouent pour les titres ou pour le maintien, ils ont presque la même attitude : ils dénigrent leurs adversaires et les instances du football pour cacher leurs incompétences. Ils usent des médias, des supporters pour gagner à tout prix et pour chercher un alibi à toute défaite. On vous a dit un jour, le problème majeur de notre football, ce sont ces dirigeants. Stades respectables Parfois, on demande trop à nos footballeurs. Du beau jeu, des prouesses, alors que les pelouses sur lesquelles ils jouent n'ont rien à voir avec le football. La saison dernière, on a récupéré le stade M'hiri à Sfax, en attendant les autres stades endommagés (essentiellement le stade d'Hammam-Lif, véritable cas honteux pour notre football). Pas de régionalisme SVP! Sept clubs du Sud, c'est un chiffre record pour notre championnat. Le duel Nord-Sud revient en force à travers le football, et avec ce climat d'insécurité et de méfiance, on a peur que l'instinct régionaliste revienne en force. On a peur que des arrangements suspicieux, que des conflits régionaux soient impliqués dans nos matchs. Des révélations! Depuis la montée en force de la génération de footballeurs du CSS il y a deux ans, on n'a pas eu vraiment de grandes révélations dans notre championnat. Des joueurs pour qui les gens payent des tickets rien que pour les voir jouer. Des joueurs d'inspiration, de talent fou, de cran qui ramènent des titres et des exploits pour leurs clubs. Cette race de joueurs, ça nous manque tant!