De l'affaire EST-CSS aux tensions du match ASM-CA, notre football est l'otage des caprices et de l'impunité de nos dirigeants De fausses et d'inappropriées polémiques, c'est comme ça qu'on peut qualifier ce qui s'est passé ce week-end en Ligue 1. D'abord, et bien sûr, le retentissant report du match EST-CSS et l'énorme polémique déclenchée autour de cela. Et ensuite, les tensions ayant eu lieu au Chtioui de La Marsa entre Slim Riahi, ses accompagnateurs et l'arbitre du match Mourad Ben Hamza. Deux épisodes séparés mais qui montrent à quel point notre football est devenu otage des caprices du public et des dirigeants. Le tout sous le regard impuissant de la Ligue et de la FTFootball. On est passé par un week-end tumultueux et très tendu au moment où on commençait à s'habituer au retour du public aux stades. Palier risqué Au-delà du report in extremis du match EST-CSS, ce sont les révélations du ministère de l'Intérieur qui font peur : «cocktail Molotov», armes blanches et banderoles aux slogans durs. Le report était inévitable pour parer à d'éventuelles émeutes et incidents de violence. Et là, on est étonné de la réaction des dirigeants «sang et or» qui rejettent ce renvoi. Aurait-on joué et versé du sang dans ces instants sensibles? Qui a préparé ce plan de violence et s'est infiltré au milieu du public «sang et or». Nous sommes avec le sport et les sportifs, mais quand il s'agit de sûreté nationale et de la vie des gens, là, nous sommes intraitables. Pas de football ni de public quand la vie humaine et quand l'ordre sont en danger. L'affaire EST-CSS a commencé tôt et même avant dimanche : l'EST qui réclame au CSS de jouer le match de Gafsa d'abord, et le CSS qui s'abstient. Comment la Ligue résoudra-t-elle ce problème. Attendons voir. Mais le drame, c'est qu'on a frôlé le pire et qu'on a atteint de nouveau le palier de la violence. Le non-dit sur ce dossier prête à équivoque. Une chose est sûre, deux solutions s'imposent : un retour au huis clos (solution de facilité) et un contrôle sévère de la part des dirigeants sur leurs supporters. Lourde tâche quand on sait comment fonctionne cette nouvelle génération. Groupes aux intérêts divergents, violence exacerbée et la victime, c'est la majorité du public ou ceux qui vont au stade pour regarder un match. Pas plus. Tension gratuite Ce qui s'est passé au stade de La Marsa est lui aussi très dangereux. On a encore une fois frôlé le pire avec une houleuse fin de match. Au cœur de cette polémique, la présence de Slim Riahi au bord de la touche. Accompagné de quelques personnes qui avaient influencé l'arbitre assistant, le président clubiste n'a pas voulu quitter les lieux, provoquant ainsi une polémique. Et on a bien vu à la télévision les gradés de la police prier Riahi de quitter l'endroit. En vain. Aberrant quand le président clubiste veut être quelqu'un d'intouchable. Il a le droit de contester et de préserver les intérêts de son club, mais il n'a pas à imposer quoi que ce soit, ni à être au bord de la touche. Voilà deux des plus grands clubs tunisois qui créent deux polémiques inutiles. Regardons les choses en face, il y a un laisser-aller qui permet à tous les clubs (riches et pauvres) et aux supporters de tout se permettre. Où va-t-on?