Démantèlement de cinq groupes terroristes, avortement de leurs plans d'attentats en Tunisie, arrestation de 21 individus et lancement de mandats d'arrêt contre neuf autres. Tout le monde l'a prédit, les spécialistes en premier. Les terroristes ont bien entamé une nouvelle étape dans leur guerre contre l'Etat et ses institutions de souveraineté, à savoir frapper dans les villes. Hier, la preuve a été livrée par Mohamed Ali Laroui, porte-parole du ministre de l'Intérieur, qui a édifié les journalistes sur un beau coup de filet réalisé par les forces de sécurité à l'encontre des éléments terroristes. En effet, cinq groupes terroristes opérant dans le Grand Tunis ont été démantelés, 21 individus ont été arrêtés et les attentats qu'ils envisageaient de perpétrer contre des hommes politiques, des journalistes et des institutions sécuritaires et militaires ont été évités de justesse, grâce au professionnalisme de nos brigades antiterroristes. Et les Tunisiens de découvrir de nouveaux noms des chefs des groupes terroristes qui opéraient à La Soukra, à Dar Fadhal, au Kram, à Raoued et qui ont été mis pour le moment hors d'état de nuire, dans l'attente que ceux encore en fuite tombent entre les mains des forces de l'ordre. Mohamed Ali Laroui, porte-parole du ministère de l'Intérieur, a dévoilé, hier, lors d'une conférence de presse tenue à la direction générale de la Garde nationale à l'Aouina, les détails d'une opération de démantèlement de nouvelles cellules terroristes. Les efforts déployés par les forces de l'ordre ont permis l'arrestation de 21 individus, le lancement d'un mandat d'arrêt à l'encontre de neuf autres, et l'avortement d'une série d'attentats planifiés en Tunisie contre des cadres des forces sécuritaires, des hommes politiques, des journalistes, des citoyens, des institutions militaires et sécuritaires. Une grande opération menée par les forces de la Garde nationale a ainsi permis la neutralisation d'un important réseau terroriste, suite notamment aux aveux du dénommé Hichem Berrabeh, en relation étroite avec Lokmane Abou Sakhr, un dangereux terroriste recherché par les autorités algériennes et tunisiennes. Mohamed Ali Laroui a tenu à rappeler que son département avait déjà lancé un mandat d'arrêt contre Hichem Berrebeh, le 13 juillet 2014. Depuis, a-t-il déclaré, les efforts se sont multipliés et le ministère de l'Intérieur a réussi à interpeller l'accusé et à l'arrêter le 2 août 2014. «C'est une opération d'envergure, lancée déjà depuis quelque temps, et qui vise à démanteler les réseaux terroristes», a-t-il indiqué. Et d'ajouter, «la détermination des forces de l'ordre a permis l'arrestation de 21 personnes opérant au sein de cinq groupes terroristes dans le Grand Tunis et le lancement de mandats d'arrêt, contre 9 autres appartenant à l'organisation interdite «Ansar Echaria» et en étroite relation et collaboration avec d'autres organisations et réseaux terroristes en dehors de la Tunisie». La brigade antiterroriste relevant de la Grade nationale a, ainsi, procédé à l'arrestation de Abdelkarim Aloui, Haykel Gharbi et Hichem Allegui à Sidi Bouzid. Les trois individus interpellés sont en relation avec le terroriste Taher Gharbi, en fuite actuellement en Libye et impliqué dans les échanges de tirs avec les unités de la Garde nationale à Sidi Bouzid. « Les investigations ont mené au démantèlement de plans terroristes ayant pour cible la déstabilisation de la sécurité en Tunisie. Les unités de la Garde nationale ont réussi à arrêter, le 2 août 2014 à 2 heures du matin, le terroriste tunisien Hichem Berrabeh, clé de toute l'énigme dont les aveux ont permis le démantèlement des cinq groupes. Les aveux ont ainsi permis la découverte de groupes terroristes à La Soukra, dirigé par Hichem Mersani, alias Kiki; à Dar Fadhal, dirigé par Souheil Issaoui, alias Abou Maraa; à Raoued, dirigé par Moez Ben Mohamed, alias Shems Ennejet ; au Kram, dirigé par Mohamed Naceur Dridi, tué lors des événements de Raoued. Cependant, les membres de son groupe n'ont pu être découverts et arrêtés que lors de cette derrière opération, conduite par les forces de la Garde nationale. Enfin, le dernier groupe démantelé se trouvait à Chrarda, et son dirigeant est, encore en fuite. Sans entrer dans les détails, le porte-parole du ministère de l'Intérieur a précisé que les groupes terroristes démantelés, ont planifié des opérations terroristes visant les agents des forces de l'ordre et de l'armée, des personnalités politiques, des journalistes, des civils, des institutions sécuritaires et militaires, certains établissements sensibles, outre des opérations d'explosion au Kram, à Raoued et à La Soukra. Mohamed Ali Aroui a, par ailleurs, mentionné la saisie de voitures, notamment piégées, de quatre motos, d'armes, de silencieux, de documents, de tablettes, de téléphones portables et de PC. D'un autre côté, il a mis en exergue les efforts déployés par les services de renseignements, soutenus, comme il l'a si bien précisé, par des informations précieuses livrées par les citoyens. Un effort qui a mené au démantèlement des réseaux, à l'avortement de plusieurs opérations terroristes que les interpellés envisageaient de réaliser concomitamment. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur a, par ailleurs, réaffirmé que le terrorisme n'a pas de nationalité, ni encore moins de frontières, tout en mettant en relief la détermination des forces de l'ordre, armées et forces de sécurité intérieure à faire face à ce fléau dévastateur, en utilisant tous les moyens disponibles, en étroite collaboration avec l'Algérie. Une détermination dont la finalité est de mettre hors d'état de nuire des terroristes, ou des apprentis terroristes qui peuvent passer à l'acte à tout moment et «tout le travail de la police est d'anticiper ces phénomènes et ces actes. Il y a une menace terroriste en Tunisie qui se nourrit de fantasmes, de haine» et aussi «d'un contexte géopolitique perturbé. A ce titre, il faut être conscient de cette menace et en premier lieu les Tunisiens sont appelés à livrer l'information, s'ils en disposent, pour garantir la sécurité du pays.