« Dimanche prochain, le conseil national du parti El Amen révélera le nom de son candidat à la présidentielle. Il n'y aura pas de mystère ni de surprise; ce sera, sans doute, son président Lazhar Bali. Faute de parvenir à une alliance avec d'autres formations partisanes, le parti se présentera aux prochaines élections législatives par ses propres listes réparties dans toutes les circonscriptions du pays». C'est ce qu'a annoncé M. Bali lors d'une conférence de presse tenue hier à Tunis. Accompagné de son staff exécutif, M. Bali n'a pas également manqué d'évoquer la question du financement politique des partis qui n'a cessé de faire couler beaucoup d'encre. Tant il est vrai que l'argent sale est considéré comme un cadeau empoisonné qui ne peut que brouiller toutes les cartes du jeu politique. A ce propos, M. Bali n'y va pas par quatre chemins pour dénoncer certaines pratiques malsaines que des partis n'ont pas hésité à adopter dont le dessein n'est autre que de se servir et servir d'autres agendas idéologiques. Dans ce cas, a-t-il déploré, le parrainage des candidats en lice s'est érigé en véritable chantage faisant de la surenchère politique. La course effrénée aux prochaines élections tant attendues a laissé paraître autant d'abus et d'irrégularités. La bonne conduite est l'exception, la manipulation demeure ainsi la règle, comme l'a jugé M. Moez Kammoun, président du bureau politique du parti. Eu égard à l'importance des prochaines élections qui vont dessiner les contours à avenir du pays, M. Bali a mis l'accent sur le contrôle et l'observation du déroulement de l'opération électorale. Il a également appelé les médias à davantage de vigilance, afin de mettre à nu toute tentative de manipulation ou d'instrumentalisation politique. Et d'ajouter, dans le même sens, que la facilitation des procédures administratives se rapportant au parrainage des candidats par la force de 10.000 signataires est de mise. Cela pourrait, en fait, éviter l'achat des voix et aider, de la sorte, à impliquer fortement le citoyen dans la participation aux élections. Par ailleurs, la composition du parti El Amen s'est vue renforcée par l'adhésion de deux personnalités nationales : MM. Mazen Chérif, expert en stratégies sécuritaires, et Salem Rouine, ex-conseiller économique et financier dans le gouvernement de Mohamed Ghannouchi. Les deux nouvelles figures qui viennent de rejoindre la famille du parti se sont dit convaincues de leur choix et fières d'avoir opté pour ce parti qui a choisi d'être démocrate, modéré et de juste milieu. Sa devise, selon son président, est la défense de l'identité arabo-musulmane, le tout dans un projet sociétal progressiste.