Le recours à F. Benzarti répond au besoin de remédier au déficit de rigueur et d'engagement qui a caractérisé l'ère Dragan. Maintenant, c'est officiel : Faouzi Benzarti est désormais le nouvel entraîneur de l'Etoile en remplacement du Franco-Serbe Dragan. Il entamera officiellement ses fonctions aujourd'hui avec une première prise de contact avec un groupe qui lui est pratiquement inconnu, à l'exception de Balbouli et Ghézel, qu'il a eus sous sa houlette, lors de ses précédents passages. Il aura comme objectif immédiat de remettre à flot un groupe en proie au doute, en prévision du match inaugural de la nouvelle saison face au CSS. L'ex-entraîneur du Raja de Casablanca, au caractère bien trempé, a été appelé à la rescousse, essentiellement pour récupérer cet engagement mental et cette discipline de groupe chez les joueurs qui se sont relativement dilapidés avec Dragan. Ce dernier qui — faut-il le reconnaître — a fait un excellent travail là où il est passé,mais a péché par un excès de convivialité, sinon de souplesse avec des joueurs habitués dans un passé récent sous l'ère Lemerre à un mode de conduite grandement rigoureux. D'ailleurs, le Franco-Serbe souffrait dès les premières heures de cette inévitable et accablante comparaison avec l'époque Lemerre. Pis encore, Dragan n'a jamais réussi à avoir l'adhésion de l'entourage étoilé, principalement les supporters. On le sentait sur un siège éjectable dès ses premiers jours à la tête de l'Etoile, qui, d'après une large frange du public, mérite un coach au parcours plus glorieux. D'ailleurs, l'entraîneur partant était conscient de cette espèce de préjugé défavorable à son égard. «Je sentais dès le départ que quelque chose ne tournait pas rond et que les gens ici n'ont pas apprécié ma nomination à la tête de l'équipe et ceci malgré le soutien des dirigeants», nous a avoué à l'issue de la rencontre face à Sewé Sport,et d'ajouter sur un air à la fois superstitieux et bizarrement frileux : «Il y avait des indices révélateurs de cette guigne, sinon comment expliquez-vous que lors du voyage en Zambie,la seule valise qui n'est pas parvenue à Kitwé était la mienne!». Le rôle de Jaziri En bref,l'épisode Dragan a révélé encore une fois que le joueur tunisien et étoilé, principalement, ne peut faire preuve d'engagement mental et de constance technique qu'en présence d'un technicien charismatique et à la rigueur implacable,en l'absence de cette auto-discipline caractérisant nos footballeurs. Ces derniers doivent être «impressionnés» par le vécu,le tempérament et la rigueur de leur coach pour donner le meilleur d'eux-mêmes. Dans ce même registre,sur un ton furieux et indigné, Zied Jaziri, directeur sportif, nous a clairement dévoilé : «Je suis profondément énervé du comportement nonchalant des joueurs et de leur manque d'engagement, caractères indignes d'un footballeur portant la glorifiante casaque de l'Etoile. La venue de F.Benzarti a eu lieu au bon moment pour rappeler aux joueurs ces normes de discipline et d'appartenance aux couleurs du club».Il faut souligner, enfin, que c'est bien Jaziri qui a été le principal instigateur de l'arrivée de Benzarti à la tête de la formation sahélienne. Il est à rappeler que le président du club, Ridha Charfeddine, nous a clairement déclaré, lors d'un entretien qui a eu lieu avant l'arrivée de Dragan, au sujet des bruits renvoyant à la possible venue de Benzarti à la tête de l'équipe : «Tant que je suis président de l'Etoile, je m'y opposerais fermement(en faisant allusion à la fugue de ce dernier lors de son dernier passage à la tête de l'équipe)!».Le non-rancunier R.Charfeddine semble bel et bien avoir changé d'avis!