La «tâche de lever l'équivoque qui plane de nos jours sur les relations mitigées entre l'islam et la science». Paru récemment aux éditions Med Ali, La science voilée, de Faouzia Charfi, est dans les rayons de nos librairies. Après sa sortie en France l'année dernière, le livre est édité en Tunisie. Son auteure, professeur de physique à l'Université de Tunis, a également été secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Enseignement supérieur (gouvernements de Mohamed Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi). Actuellement, elle s'engage dans la société civile sur des thèmes, comme les droits de la femme. Faouzia Charfi consacre ce premier ouvrage à la relation « mitigée » entre l'islam et la science. Depuis ses débuts, en passant par son âge d'Or et jusqu'à aujourd'hui, l'islam a plusieurs fois raté son rendez-vous avec la science. En partant d'exemples précis, l'auteure tente d'expliquer pourquoi il en est ainsi. Tout en mettant l'histoire de la science et de l'islam dans un contexte mondial plus large, elle fait de La science voilée un plaidoyer en faveur de la liberté de réflexion et de création, susceptibles de nous réconcilier avec le progrès scientifique. L'importance prise par le phénomène de l'islamisme politique et du terrorisme, dans notre pays comme dans d'autres pays arabes, rend crucial le débat sur la religion et la science. En quatrième de couverture, le texte de présentation de La science voilée explique que «les tentatives de conciliation contemporaines entre les sciences modernes et certaines considérations religieuses littéralistes n'ont pu aboutir, malheureusement, qu'à falsifier et à dénaturer, d'une façon tout à fait répréhensible, et la religion et la science, mettant ainsi en danger nos fragiles acquis démocratiques et nos frêles institutions scientifiques». Ne serait-ce que pour lancer le débat, La science voilée est un ouvrage qui vaut la peine d'être lu, même en cette saison estivale, normalement destinées aux lectures légères. Son style agréable et son organisation en chapitres facilite l'immersion dans ses pages, qui ne cessent de nous rappeler, exemples et faits historiques à l'appui, qu'il faut se poser des questions et s'armer de savoir. Le difficile contexte de transition nous y appelle. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que Faouzia Charfi commence son livre par le fait que la construction d'une société du savoir passe par une volonté politique.