Figures marquantes de la scène politique actuelle, elles pourraient disparaître demain... Mesure d'éloignement ou autres considérations ? Certaines personnalités et dirigeants de grands partis politiques ne figurent pas sur les listes électorales des prochaines élections législatives. Contrairement à d'autres mouvements tel Al Joumhouri «dont les candidats ont été pratiquement tous reconduits à l'exception de Ahmed Néjib Chebbi, qui sera candidat du parti à la présidentielle», comme l'a annoncé le président de son haut comité politique. Du côté d'Ennahdha, si plusieurs têtes de listes électorales sont d'anciens ministres et députés, tels Ali et Ameur Laârayedh, Noureddine Bhiri, Meherzia Laâbidi, Mohamed Ben Salem, Abdellatif Mekki et d'autres, certaines figures, notamment des députés, n'ont pas été reconduits sur les listes électorales. Et l'on peut citer notamment Souad Abderrahim, Habib Ellouze, Sadok Chourou et Sonia Ben Toumia. Approché par «La Presse», le porte-parole Zied Laâdhari, lui-même tête de liste dans la circonscription de Sousse, affirme que seuls un tiers des députés, soit 33 sur 89, ont été retenus». Il explique, par ailleurs, que «personne parmi les candidats aux législatives n'avait une place d'office. Ceux qui se sont présentés ont été choisis grâce au vote. Alors que d'autres ont préféré se désister pour des raisons personnelles ou professionnelles, à l'image de Sadok Chourou et de Habib Ellouz, qui ont souhaité se vouer au travail associatif. Quelques députés actuels se sont placés dans des positions non éligibles après les trois premiers, et par respect pour eux, ils ne figurent donc pas sur les listes électorales. Il s'agit d'une question d'équilibre dans le classement des candidats». Concernant Souad Abderrahim, Zied Laâdhari souligne que l'actuelle députée a été sollicitée mais n'a pas donné de réponse, alors que, concernant Sonia Ben Toumia, le porte-parole a finement évité de répondre. «Ne pas vider le parti de ses cadres» Plusieurs dirigeants de Nida Tounès n'ont pas non plus présenté leur candidature aux prochaines législatives. Taïeb Baccouche, Ridha Belhaj, Mohsen Marzouk, Boujemâa Rmili, Slim Chaker et Lazhar Chebbi, cofondateurs du parti, «ont préféré continuer à le servir de l'intérieur et se vouer à la campagne des législatives et de la présidentielle», selon Aïda Klibi, chargée de la communication au sein de Nida Tounès. Mohsen Marzouk l'a bien expliqué auprès de plusieurs médias: «Nida Tounès est un grand parti et il ne peut être vidé de ses cadres et dirigeants, d'autant qu'il doit préparer deux campagnes, les législatives et la présidentielle». Ainsi, plus de la moitié des membres fondateurs ne se sont pas présentés pour les listes électorales. Slim Chaker, par exemple, a souhaité se consacrer à l'approfondissement du programme économique et social du parti. Trois critères pour le CPR Autre parti dont certains députés et dirigeants n'ont pas été inscrits sur les listes électorales: le CPR. Et nous en citons, notamment, l'actuel député Samir Ben Amor et le dirigeant Tarek Kahlaoui. Le CPR dévoilera cet après-midi ses listes électorales mais, a priori, Imed Daïmi, S.G. du parti, précise que «trois critères ont été retenus pour choisir les candidats et les têtes de liste d'abord : la continuité en gardant une partie des députés, notamment Amor Chetoui, en raison de l'expérience qu'ils ont acquise — d'autant qu'une grande partie des projets de loi en cours seront, le plus probablement, débattus au sein de la prochaine Assemblée du peuple. Ensuite, l'alternance, de manière à laisser la place à d'autres militants du parti. Enfin, l'ouverture aux indépendants: certains ont été retenus comme têtes de liste». Concernant la non-candidature de Samir Ben Amor et Tarek Kahlaoui, le S.G. du CPR nie que leur absence soit due, comme l'ont avancé d'aucuns, «aux polémiques qu'ils ont provoquées», mais certifie qu'ils s'agit «d'un choix plutôt personnel». Comme quoi, en politique, il y a toujours des «admis» et des «recalés» ! Ennahdha : Trois candidats écartés pour vice de forme Tarek Dhiab, Adel Daâda et Walid Loukil ont été écartés des listes électorales d'Ennahdha pour les élections législatives pour vice de forme, ne s'étant pas inscrits comme électeurs au cours de la première période d'inscription sur les listes électorales entre les 23 juin et 22 juillet 2014. Zied Laâdhari, porte-parole d'Ennahdha, a indiqué à La Presse que «déjà Nadhir Ben Ammou, ancien ministre de la Justice au sein du 2e gouvernement de la Troïka, remplacera Tarek Dhiab, ancien ministre des Sports, à la circonscription de Tunis I. Les deux autres candidats seront remplacés ultérieurement». S.D.