L'une des régions les plus violentes d'Afghanistan, Sangin est désormais du ressort de l'armée américaine LONDRES (Reuters) — Le gouvernement britannique a annoncé hier que ses troupes se retireraient de l'une des régions les plus violentes du sud de l'Afghanistan, Sangin, qui sera désormais du ressort de l'armée américaine. L'information, confirmée devant la Chambre des Communes par le ministre de la Défense, Liam Fox, avait été révélée par le quotidien The Guardian sur son site internet. De son côté, le Premier ministre, David Cameron, qui a fait de l'Afghanistan sa priorité diplomatique, a confirmé son voeu de rapatrier d'ici à cinq ans toutes les forces combattantes britanniques stationnées dans ce pays. Sangin, une vallée dans le nord de la province de l'Helmand, a été l'une des régions les plus meurtrières pour les forces britanniques qui y ont perdu le tiers environ des 312 soldats britanniques tués en neuf ans de guerre. Un millier de soldats britanniques sont actuellement stationnés dans cette vallée, où les talibans sont très bien implantés et qui est un centre important de fabrication d'opium. Le contingent britannique se concentrera désormais sur le reste, extrêmement violent, de la province. Actuellement, les forces américaines et de l'Otan dans l'Helmand sont commandées par un général américain. Pratiquement tous les 9.500 militaires britanniques déployés en Afghanistan sont basés dans l'Helmand, théâtre des combats les plus meurtriers. Les forces britanniques ne représentent que le tiers des forces étrangères dans l'Helmand, mais elles sont responsables de la protection d'une part plus importante de la population de la province. Leur retrait du district de Sangin contribuera à redresser le déséquilibre. L'an dernier, l'armée britannique avait passé le relais à des bataillons de «marines» américains dans d'autres vallées montagneuses de l'Helmand. Cameron, arrivé au pouvoir en mai, a déclaré aux Communes qu'il était temps de bouger en Afghanistan de manière à ce que l'armée afghane prenne, à un moment donné, la responsabilité finale de sa propre sécurité. «Le temps est venu de faire le travail et le plan que nous avons envisagé de faire en sorte que nous ne soyons plus en Afghanistan en 2015», a-t-il dit. «Il est temps de maximiser la pression aujourd'hui, puis de ramener nos soldats à la maison tout en formant l'armée et la police afghanes pour qu'ils fassent le travail qui doit être accompli pour assurer la sécurité de ce pays».