COLOMBO (Reuters) — Des manifestants opposés à la création d'un groupe d'experts de l'ONU chargé d'enquêter sur des allégations de crimes de guerre au Sri Lanka ont défilé jusqu'à l'ambassade de Russie hier à Colombo pour remercier Moscou de son soutien. La Russie et la Chine estiment que la commission consultative de l'ONU sur d'éventuelles violations des droits de l'Homme durant la dernière phase de la guerre civile contre les séparatistes tamouls est inutile. Après quatre jours de manifestations, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé jeudi le plus haut responsable de l'ONU au Sri Lanka et critiqué le gouvernement du président Mahinda Rajapaksa pour ne pas avoir empêché les manifestants de perturber les activités du personnel des Nations unies. Ban a également ordonné la fermeture du centre régional du Programme de l'ONU pour le développement (Pnud). Les mouvements de protestation, lancés par le ministre de la Construction Wimal Werrawansa, ont commencé mardi. Des manifestants se sont notamment affrontés avec la police qui essayait d'escorter des membres de l'ONU. Weerawansa, en grève de la faim depuis deux jours pour obtenir la dissolution de la commission, a également présenté sa démission au président mais ce dernier l'a refusée, explique un membre de son parti, le Front national pour la liberté. Le Sri Lanka a mis fin à la rébellion des LTTE en mai 2009 mais s'est retrouvé sous le feu des critiques occidentales pour les milliers de civils tués lors des derniers mois de l'offensive. Colombo accuse l'Occident de faire deux poids deux mesures à la lutte menée contre les LTTE, qui figurent sur les listes américaines et européennes des organisations terroristes.