Après un long moment de silence, le metteur en scène et auteur Noureddine Ouerghi prend la parole et raconte... La moisissure. Une nouvelle création dont la première sera donnée ce soir, à 17h30, au Théâtre d'art Ben-Abdallah. Deux personnages à la recherche d'une lueur d'espoir, un jeune et un grand-père patriarche trois fois centenaire (comme dans les romans de Marquez), vivent sur une plaine moisie, se reposant l'un sur l'autre dans l'attente du retour du fils prodigue qui serait leur sauveur. Noureddine Ouerghi, connu pour son théâtre épique et ses textes poétiques, explore un univers qu'il qualifie de moisi : «Khazz ou moisissure...c'est la moisissure du mot, du silence morbide, de l'instant indéchiffrable, du regard vide, de l'horizon livide...le silex explose sous les coups de l'attente...», écrit-il dans sa note d'intention. «Rien ne finit, rien ne meurt... quand le monde s'éteint, c'est qu'il a déjà commencé à vivre en esprit, disait Gilles Deleuze. Et tout résonne, les mouvements, les gestes, les articulations, l'espace, le clin d'œil et la symphonie des pointillés apparaît dans un espace anarchique qui s'organise et se construit pour se déconstruire et conduire à l'imperceptible... Interprétée par Mohamed Taoufik Khalfaoui, Mhaddheb Rmili et Abderrahmane Mahmoud, c'est une pièce qui vient après un long moment de silence, le silence d'après la tempête, une tempête qui déballe tout, qui a fait perdre le sens véritable aux mots», explique Noureddine Ouerghi, le metteur en scène et l'auteur de la pièce. Un rendez-vous tant attendu avec le 4ème art aujourd'hui et se poursuivra chaque week-end jusqu'à la fin du mois de juin 2015.