Ils sont jeunes, ils ont de l'énergie et ils y croient ! Personne ne leur a rien offert, ils ont arraché leurs places sur les listes candidates pour les élections législatives du 26 octobre. « Il fallait se battre contre les idées reçues sur les jeunes », affirment-ils. C'est le cas de Mokdad El Béhi, le plus jeune candidat tête de liste pour les élections législatives. Et s'il y a un trait de caractère qu'on ne peut pas louper chez lui, c'est qu'il n'a pas froid aux yeux. Alors qu'il se présente dans une circonscription aussi stratégique que celle de Ben Arous, où s'affrontent les ténors des grands partis, Mokdad El Béhi estime que sa liste indépendante, baptisée «La Souveraineté», «a toutes les chances de gagner un siège». Instrument de publicité politique « A travers ma candidature et celle des jeunes qui m'accompagnent dans cette liste, je veux faire passer deux messages essentiels, dit-il avec assurance, le premier est adressé aux partis politiques qui ne font qu'exploiter les jeunes au lieu de travailler en leur faveur. Le deuxième est adressé aux jeunes qui doivent désormais arracher leurs places ». De son côté, Wissem Sghaïer, tête de liste à Sfax 1 pour le parti Al-Jomhouri, est moins alarmiste, même s'il admet que les jeunes ont longtemps été un simple instrument de publicité politique pour les partis. Pour lui, entre 2011 et 2014, il y a eu une évolution dans la représentativité des jeunes. «Nous nous sommes imposés au sein du parti, précise-t-il, ce n'était pas facile». Il estime que les jeunes qui ont conduit la révolution du 14 janvier, doivent désormais penser à l'avenir de la révolution. Discrimination positive comme pour les femmes Wissem et Mokdad plaident tous deux pour une discrimination positive à l'égard des jeunes. «Comme cela a été fait pour la parité homme-femme, la loi électorale devrait imposer un quota de 30% dans chaque liste, suggère Mokdad El Béhi, sinon, dans 20 ans, on sera obligé de recruter des cadres politiques à l'étranger». Jeune militante de la société civile, Zyna Mejri s'interroge sur la place des jeunes sur l'échiquier politique. «Je ne vois que des hommes d'un certain âge dans le paysage, se désole-t-elle, mis à part des partis comme Afek Tounès ou l'UPT, qui ont fait des efforts dans ce sens, je ne vois pas de jeunes ». Mais malgré tout, Zyna reste optimiste, elle est certaine que les jeunes seront encore plus nombreux aux prochaines élections.