Après «Bizerte chante» en guise d'ouverture et la pièce de théâtre El Tounsi. com jeudi dernier, le Festival international de Bizerte recevait pour sa 3e soirée estivale Najet Attia. La chanteuse tunisienne, qui se produisait pour la 1ère fois sur la scène du théâtre de plein air, a montré qu'elle était toujours égale à elle-même face à un public bizertin très peu nombreux. Malgré cette faible assistance, surprenante il est vrai, l'hôte de Bizerte a su prendre son mal en patience. Elle a chanté ses nouvelles chansons de son dernier CD devant des spectateurs qui piaffaient d'impatience de la voir plutôt interpréter ses anciens succès. Mais elle a su cacher sa déception en s'adressant directement aux présents, essayant de les impliquer davantage dans le spectacle. Nullement découragée, la chanteuse au visage joyeux a paradoxalement rayonné d'aise au milieu d'une troupe de 19 musiciens et trois choristes femmes, dirigés de main de maître par Abdelhakim Belgaïd. Nous eûmes droit à une série impressionnante de chansons de son dernier album, chansons diversement appréciées : Mayla lala, Ghaltet omri illi ana sadaktik, Nafss el kalam, Ouaddaâ touahachtek (un très beau tango) ou encore Dayma ana et Hayat om zamman, toutes joliment interprétées. Il a fallu attendre le neuvième titre Malek ou mal el ness pour voir une osmose entre la chanteuse et le millier de personnes qui ont daigné se déplacer. Ensuite, Najet Attia a terminé son spectacle en roue libre grâce à Khalini, Chams el nahar et Khalini bijanbek, qalbi maâ qualbek. Vêtue d'une longue robe bustier à rayures lamées, l'invitée de Bizerte a évolué telle une sirène sur les hauteurs «d'El Jbabina». Sa belle voix et la qualité des instrumentistes, dont cinq percussionnistes et un flûtiste, le tout «porté» par une sonorisation irréprochable, ont fait que la soirée a réussi sur le plan strictement musical. Pour un come-back, ce ne fut pas mal. On dira tout simplement et tout modestement que les absents ont eu tort!