La ligne médiane a constitué le maillon faible du dispositif tunisien Tous les observateurs s'accordent à dire que l'équipe de Tunisie a livré une petite prestation, vendredi soir à Gaborone. Face au dernier de la classe du groupe G, la bande à Georges Leekens a opté pour la carte de la prudence... excessive. Pourtant, les Botswanais, à qui on a offert un petit point avant de quitter l'aventure des éliminatoires, ne disposent pas d'arguments solides en attaque. Autant nous étions agréablement surpris par l'engagement des nôtres lors de la première journée des éliminatoires face au même adversaire, malgré les défaillances, autant nous étions déçus avant-hier soir. Car, encore une fois, l'équipe nationale nous a laissés sur notre faim. On sait qu'elle est capable du meilleur. Sur le terrain, les Tunisiens ont peiné à relancer le jeu et les tentatives étaient rares. D'ailleurs, on a dénombré trois occasions dignes de ce nom. Il a fallu attendre la 82' pour voir Chikhaoui se faufiler sur la gauche, centrer pour Chermiti qui rata lamentablement le cadre ! Même l'espoir de voir l'équipe de Tunisie marquer à la fin du match s'est évaporé. C'est que le milieu du terrain n'a, tout simplement, pas fait son travail. Sur le papier, Georges Leekens a aligné une formation équilibrée avec quatre défenseurs, trois pivots et trois attaquants. Certes, le technicien belge est rattrapé par son rôle de défenseur lorsqu'il fut joueur, mais consolider son assise défensive n'est pas une si mauvaise chose quand on sait relancer le jeu, et de surcroît avec deux attaquants de couloir et un troisième en pointe. Lignes éloignées Sur le terrain, le dispositif de Leekens n'a pas bien fonctionné. Il y avait un maillon faible. Les lignes étaient éloignées. Nater, Ragued et Saïhi ont peiné à relancer le jeu et Chikhaoui était contraint, à chaque fois, de reculer d'un cran pour aller chercher le ballon. Et il n'était pas le seul. Ses deux équipiers en attaque, Chermiti et Ben Youssef, ont dû faire pareil. Du coup, il y a eu flottement devant et les Tunisiens ont gaspillé beaucoup d'énergie pour faire circuler la balle à l'entrejeu. Un mot sur les trois pivots tunisiens : Ragued a joué comme à son habitude et s'est contenté de saper la manœuvre adverse; Nater a essayé de suivre le mouvement alors que Saïhi était complètement perdu. Normal que les trois lignes manquent de complémentarité et que les attaquants, contraints de faire la navette, livrent une petite prestation. Bref, l'équipe de Tunisie s'est qualifiée sans plus pour la prochaine CAN. Les résultats donnent en partie raison à Georges Leekens qui demeure conservateur et calculateur. Nous sommes heureux de la qualification, mais nous émettons des doutes sur la capacité des nôtres d'aller au-delà du premier tour si l'équipe continue de jouer de la sorte. Pourvu qu'ils dissipent nos doutes, mercredi prochain face à l'Egypte, dans un match sans calcul, puisqu'il s'agit d'une simple formalité pour l'équipe de Tunisie.