Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a affirmé aujourd'hui, dimanche 16 novembre 2014, avoir décapité un nouvel otage américain, Peter Kassig, un travailleur humanitaire de 26 ans enlevé en octobre 2013 en Syrie. Contrairement aux précédents assassinats filmés, la vidéo mise en ligne ne montre pas la décapitation mais on y voit un homme, le visage masqué, se tenant debout, une tête couverte de sang à ses pieds. "C'est Peter Edward Kassig, un citoyen américain", dit-il avec un fort accent anglais, avant de menacer Barack Obama d'une vague d'attentats aux Etats-Unis. L'authenticité de cet enregistrement, diffusé sur un site djihadiste et via des fils Twitter utilisés par l'Etat islamique, n'a pu être vérifiée dans l'immédiat. Les services américains sont en train de l'analyser pour déterminer le plus rapidement possible sa véracité, a annoncé le Conseil de sécurité nationale (NSC), rattaché à la Maison blanche. "Si cela est confirmé, nous serons horrifiés par le meurtre cruel d'un travailleur humanitaire américain innocent", a ajouté la porte-parole du NSC. Peter Kassig avait servi dans l'armée américaine en Irak entre avril et juillet 2007 avant d'être démobilisé pour des raisons médicales. Il s'était alors spécialisé dans la médecine d'urgence et s'était rendu au Liban en mai 2012, travaillant comme volontaire dans des hôpitaux et soignant des réfugiés palestiniens et syriens. Converti à l'islam Il a été capturé le 1er octobre 2013 alors qu'il se rendait à Daïr az Zour, dans l'est de la Syrie, en mission humanitaire pour la Special Emergency Response and Assistance, une ONG qu'il avait fondée l'année précédente. Selon ses parents, il s'était converti à l'islam en captivité et avait pris le nom d'Abdoul-Rahman. Si sa mort est confirmée, ce travailleur humanitaire américain sera le cinquième otage occidental décapité par l'Etat islamique depuis le déclenchement cet été des premières frappes aériennes américaines en Irak contre le groupe d'Abou Bakr al Baghdadi. Avant lui, les journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et les humanitaires britanniques David Haines et Alan Henning ont subi le même sort. Dans l'enregistrement montrant l'assassinat d'Alan Henning, l'Etat islamique menaçait de mort Peter Kassig. En Algérie, un groupe armé se revendiquant de l'Etat islamique, le Djound al Khalifah (les Soldats du califat), a décapité un guide de montagne français, Hervé Gourdel, enlevé en septembre alors qu'il effectuait une randonnée en Kabylie. A mesure de sa progression, l'Etat islamique a également diffusé les images d'exécutions d'Irakiens et de Syriens. Au total, la vidéo diffusée aujourd'hui dure un quart d'heure et montre les décapitations d'au moins quatorze autres prisonniers présentés comme des soldats fidèles au président syrien Bachar al Assad, notamment des pilotes de l'armée de l'air loyaliste. L'homme masqué qui parle dans cette vidéo a le même accent anglais que celui qui a décapité les précédents otages occidentaux et a été surnommé "Djihad John" par la presse britannique. Selon certaines informations, cet homme a été blessé au début du mois dans une frappe aérienne qui a visé une réunion de responsables de l'EI dans une ville irakienne proche de la frontière syrienne. "Nous disons à Obama, le chien de Rome: aujourd'hui nous massacrons les soldats de Bachar (al Assad), demain nous massacrerons tes soldats !", lance-t-il, faisant allusion à la "croisade" que mèneraient les Occidentaux au Proche-Orient. "Et avec la permission d'Allah (...), l'Etat islamique commencera bientôt à vous massacrer dans vos rues !" L'homme précise que Peter Kassig a été enterré à Dabek, une ville du nord de la Syrie proche de la frontière turque. "Nous enterrons ici à Dabek le premier croisé américain. Et nous attendons avec impatience le reste de vos armées !" (Source: Reuters)